Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) n'est plus dans son rôle socioprofessionnel de syndicat et son retour à la contestation « constitue en ce moment un chantage déclaré », a déclaré, hier, l'inspecteur général de l'administration au ministère de l'Education nationale, Messeguem Nedjadi. « Depuis 10 ans ce même syndicat (Cnapeste) à la même période détourne l'école de sa mission républicaine pour perturber les élèves de terminale en particulier et prend toute la société en otage, c'est du chantage déclaré que fait ce syndicat en ce moment car il n'y a aucun alibi ou prétexte sérieux qui justifie cette grève », a déclare Messeguem à l'émission « Invité de la rédaction » de la chaîne III de la Radio algérienne. « Ce syndicat n'est plus dans son rôle socioprofessionnel mais il va beaucoup plus vers le politique », a-t-il soutenu, précisant que le retour de la contestation « est un prétexte pour déstabiliser davantage l'école et une menace pour l'école républicaine ». Le même responsable a, en outre, souligné qu'en raison des grèves « récurrentes » dans le secteur de l'éducation, l'école algérienne « a régressé de deux années », affirmant la nécessité de sauver cette école et les élèves « dont le niveau scolaire ne cesse de baisser depuis 10 ans ». Tout en dressant un constat « d'échec » de cette école ces dernières années, il a indiqué que l'Algérie sur le plan international « est hors champ » du fait que des aspects comme la pédagogie et la pratique de la classe « n'ont pas évolué et que nous sommes encore dans la transmission du savoir dans nos écoles ». « Tous les tests internationaux qui nous ont été adressés interpellent l'intelligence de l'élève et malheureusement la pratique scolaire, actuellement, ne développe pas les aspects de l'intelligence chez nos enfants », a regretté Messeguem. Il a également affirmé que l'école algérienne est actuellement « en danger, parce que nos enfants n'ont pas acquis ce que nous aurions dû leur donner au niveau de la lecture, du calcul et de l'esprit scientifique qu'exige la mondialisation », a-t-il dit. Il a toutefois fait savoir que le secteur de l'éducation « s'attelle pour le moment sur un plan de formation à la faveur des enseignants en vue de développer les aspects relatifs à la pratique de la classe, pour évoluer dans les standards internationaux ». « Il faut que l'enseignant soit un véritable manager de la classe, soit capable d'utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication et de s'adapter aux nouvelles situations », a expliqué l'inspecteur général du ministère. Sur la possibilité de rattraper le retard causé par les grèves, Messeguem s'est montré confiant, assurant que l'année scolaire « va se terminer dans de bonnes conditions du fait des dispositifs pédagogiques de soutien mis en place, dont le CD contenant des cours scénarisés pour tous les élèves de terminale avec accès à la plateforme de l'Office national d'enseignement à distance ». Il a, enfin, réitéré l'urgence de mettre en place la charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation à laquelle doivent adhérer tous les syndicats afin de créer un consensus « pour l'instauration d'un climat favorable à la réalisation des objectifs éducatifs ».