La visite d'Etat qu'effectuera en Algérie, à partir d'aujourd'hui, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sera l'occasion pour les deux chefs d'Etat de se concerter sur « plusieurs questions d'intérêt commun, dont celles liées à la paix, la sécurité et la coopération dans la zone sahélo-saharienne, en particulier l'aboutissement de la médiation conduite par l'Algérie pour la restauration de la paix au Nord-Mali ». Cette visite, qui s'inscrit dans « une tradition séculaire de liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre les peuples algérien et malien », permettra aux deux parties de « dynamiser la coopération et les échanges entre les deux pays dans tous les domaines offrant des opportunités ». L'évolution des relations entre les deux pays a été marquée par l'échange de visites de responsables de haut niveau, ce qui a permis de consolider et de renforcer encore davantage ces relations qualifiées d'« excellentes » par Alger et Bamako. Ainsi, la visite du président Keïta en janvier 2014 en Algérie a été sanctionnée par un communiqué conjoint dans lequel les deux pays avaient décidé de créer de nouveaux mécanismes à même de renforcer davantage la coopération bilatérale. Les chefs d'Etat des deux pays avaient souligné, également, la nécessité de renforcer la coopération algéro-malienne par la création d'un comité bilatéral sur le Nord, qui se réunirait une fois par mois pour suivre la mise en œuvre des décisions en vue du règlement pacifique du problème du Nord du Mali. Ils avaient convenu également de l'élaboration et de la mise en œuvre d'arrangements de sécurité commune, prenant en considération le renforcement de la coopération militaire, sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre. Il a été question aussi de la mise en place d'un « programme spécial » de développement économique des régions du Nord et des zones frontalières des deux pays et de réaliser « un programme spécial d'appui humanitaire au bénéfice notamment des populations affectées des régions des deux pays ». Les efforts de l'Algérie dans la recherche de règlement de la crise au Mali ont été couronnés, après plusieurs mois de négociations entre les parties maliennes à Alger, par le paraphe d'un accord de paix et de réconciliation. En vertu de ce document, les parties maliennes (gouvernement et groupes politico-militaires du Nord), se sont déclarées « déterminées » à éliminer définitivement les causes profondes de la cette crise et à promouvoir une « véritable » réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l'histoire à travers une unité nationale « respectueuse de la diversité humaine caractéristique de la nation malienne ». Le président Keïta a tenu, à cette occasion, à saluer l'Algérie pour son soutien « inestimable » et sa recherche « active » de solutions pacifiques et durables à la crise au Mali. « Nos frères Algériens ont dirigé de manière remarquable la médiation internationale et la recherche active de solutions pacifiques et durables à la crise (au Mali) », avait-il affirmé.