Donald Tusk, le président du Conseil européen, et Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, se rendront aujourd'hui à Tunis. Ils seront accompagnés de Gilles de Kerchove, le coordinateur de l'UE pour la lutte contre le terrorisme. Au menu de cette visite pendant laquelle ils rencontreront le président Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre, Habib Essid, et le président de l'Assemblée, Mohamed Ennaceur : la stabilité régionale, la migration illégale et les menaces terroristes. « L'UE est plus déterminée que jamais à renforcer sa coopération avec la Tunisie afin de gérer cette menace terroriste », indique Tusk dans le communiqué annonçant cette visite, ajoutant : « et nous nous devons d'éradiquer les racines de l'instabilité régionale ». « On peut renforcer notre coopération sur la sécurité », déclare Mme Mogherini, promettant une coopération économique et sociale accrue avec la Tunisie. « Il faut (...) que les jeunes Tunisiens trouvent leur place dans la société, ça peut être la clé pour éviter l'attraction vers des organisations terroristes qui exploitent le malaise », explique-t-elle. L'Union européenne, qui redoute de voir la Tunisie devenir la prochaine étape d'activité et de violence pour les activistes de Daech qui s'étendent en Libye, estime qu'elle doit appuyer les efforts que fait la Tunisie pour combattre le terrorisme. Pas avec un soutien logistique et technique seulement mais par la mise en place d'une stratégie globale aussi. Le Vieux continent veut aider le pays de la révolution du Jasmin sur deux plans. Le premier, l'approche judiciaire, la prévention de la radicalisation et du recrutement des terroristes et le suivi du retour des 3.000 à 4.000 Tunisiens partis, via la Libye er la Turquie, combattre en Syrie le régime de Bachar Al Assad. Le deuxième, la promotion de l'investissement dans les régions déshéritées pour offrir aux jeunes Tunisiens des perspectives d'avenir. Donald Tusk et Federica Mogherini se rendront après à Malte et en Italie, deux pays en première ligne pour accueillir le flot de migrants fuyant la Libye.