Le président du Conseil européen Donald Tusk et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini se rendront en Tunisie le 31 mars pour renforcer leur coopération, en matière de sécurité notamment, ont-ils annoncé. Nous devons offrir tout ce qui est possible pour stabiliser la situation, a dit M. Tusk en condamnant à nouveau l'attaque contre le musée du Bardo de mercredi dans lequel 20 touristes et un Tunisien sont morts. Cette attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique. Les événements dans le sud de la Méditerranée sont dangereux pour l'Europe, a martelé M. Tusk à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles. M. Tusk et Mme Mogherini se rendront également à Malte et en Italie, deux pays en première ligne pour accueillir le flot de migrants fuyant les côtes libyennes alors que ce pays, où le groupe Etat islamique s'est implanté, s'enfonce dans le chaos. Nous nous sommes mis d'accord pour intensifier la coopération avec la Tunisie afin de contrer la menace terroriste, renforcer sa démocratie prometteuse et l'aider dans son développement économique et social, a ajouté le président du Conseil européen, qui représente les 28 Etats membres de l'UE. Il faut (...) que les jeunes Tunisiens trouvent leur place dans la société, ça peut être la clé pour éviter l'attraction vers des organisations terroristes qui exploitent le malaise, a pour sa part expliqué en français Mme Mogherini. Le risque d'instabilité, de terrorisme de la Libye, c'est aussi un risque pour la Tunisie, a-t-elle rappelé alors que les Européens font pression depuis des mois sur les membres des deux Parlements rivaux de Libye soutenant chacun un gouvernement différent. Des pourparlers sous l'égide de l'ONU en partie financés par l'UE ont lieu à Rabat en vue de la formation d'un gouvernement d'unité nationale en Libye. L'UE a menacé de sanctions ceux qui feraient obstruction à ce processus, et agite la carotte d'une mission de soutien, par le biais de la sécurisation de certains points stratégiques en Libye par exemple, si un gouvernement était formé. Les chefs d'Etat et de gouvernement m'ont donné un mandat clair pour explorer les scénarios en ce sens, s'est félicitée Mme Mogherini vendredi, promettant de les présenter dans les prochaines semaines. L'UE a aussi invité des maires libyens lundi et mardi prochains à Bruxelles pour les inciter au dialogue en vue de la formation d'autorités nationales reconnues par tous.