Six jours après l'entrée en action de la coalition arabe (Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït, Egypte, Jordanie, Maroc, Soudan) dirigée par l'Arabie saoudite, les incertitudes plombent une intervention militaire présentée comme un « test » à la future force arabe conjointe décriée. Le risque d'enlisement est bien réel et suscite les inquiétudes exprimées par le porte-parole de la coalition, Ahmed Assiri, jugeant une intervention terrestre « pas nécessaire » et pouvant néanmoins l'être « à tout moment ». Intervention or not ? Outre le péril d'un embrasement général dans la région, les limites des expéditions contemporaines sont connues de tous, de l'Irak à la Libye, en passant par la Syrie. Mais qui arrêtera la déferlante des Houtis, maîtres d'Aden ? Un spécialiste du Golfe à l'institut Carnegie Endowment for International Peace, Frederic Wehrey, rappelle que l'histoire récente « montre que des raids aériens sans forces correspondantes sur le terrain ne produisent pas de victoire décisive ». Outre les « dommages collatéraux » endeuillant les populations civiles, l'opération baptisée « Tempête décisive » pourrait connaître le même sort que la tristement multi-nationale MNF, force d'invasion en Irak. Le chef de la diplomatie yéménite, Ryad Yassine, réfugié à Riyad, a appelé, hier, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite à y envoyer des forces au sol. « Oui, je demande cela car je pense qu'à un moment donné, les raids aériens seront inefficaces », dit-il.