Le ministère de la Solidarité a annoncé hier la mise en place d'une commission chargée de proposer des mesures permettant aux personnes souffrant d'un handicap d'accomplir aisément les actes de la vie quotidienne et de participer à la vie sociale. Cette annonce a été faite hier par le ministre de la Santé, M. Saïd Barkat au cours de l'installation de deux autres commissions, l'une chargée d'élaborer et d'actualiser les textes relatifs à la scolarisation des enfants et adolescents handicapés et l'autre de l'amendement de la loi 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées. La seconde commission sera ainsi suivie par l'introduction de nouvelles mesures de lutte contre la discrimination. Selon M. Barkat, faciliter aux handicapés l'accès à la voie publique et aux espaces verts incombe à tous les secteurs. « Des mesures appropriées doivent être prises pour assurer aux personnes handicapées l'accessibilité à l'environnement bâti et les équipements ouverts au public », a-t-il estimé à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées. Concernant l'aménagement des cités, le ministre a reconnu que l'Algérie accuse un retard considérable en matière d'aménagement du territoire au profit des personnes handicapées. Raison pour laquelle, a déclaré le ministre, « le département de la solidarité nationale s'engage à instaurer une politique d'aménagement des logements en faveur de cette frange de la société ». « L'arrêté est en cours de finalisation », a-t-il ajouté. En matière de formation, M. Barkat a rappelé que l'Algérie a ratifié la convention internationale relative à la protection et la promotion des personnes handicapées. Résultat : un programme relatif à la formation de formateurs a été introduit au niveau des établissements spécialisés. « Les formateurs ont un rôle prépondérant à jouer pour permettre aux handicapés de jouir d'une liberté économique qui leur permet de s'assumer socialement », a estimé le ministre. Dans ce contexte, il a invité les responsables des centres spécialisés existants à l'échelle nationale à encourager et sensibiliser les handicapés à suivre un cursus scolaire et à investir les structures adaptées. Dans cette optique, il a annoncé le lancement d'une opération de sélection entre les handicapés et les personnes souffrant d'une déficience mentale en 2011 pour inclure chaque catégorie dans des écoles spécifiques. Evoquant la pension des handicapés (4000 DA), le ministre a indiqué que son département est en train d'étudier son éventuelle indexation sur le SNMG. S'agissant de la prévention contre le handicap, le ministre a indiqué que désormais les femmes enceintes doivent bénéficier d'un dépistage précoce pour détecter le handicap du fœtus. UN DICTIONNAIRE DES SIGNES POUR FACILITER LA COMMUNICATION L'accessibilité à la communication a été un autre volet débattu lors de cette rencontre. M. Mohamed Tahar Boutaghane, directeur de la formation au niveau du ministère de la Solidarité nationale, a déploré l'absence d'un langage des signes universalisés. Selon le spécialiste, les signes existent mais chaque pays a sa méthode conforme à sa structure grammaticale. Pour instaurer un langage «uni», un groupe de 20 chercheurs (psychologues, formateurs, éducateurs et enseignants spécialistes) a élaboré un dictionnaire des signes composé d'outil pédagogique devant être enseigné dans les établissements spécialisés.