Photo : Fouad S. La mise en place d'une politique garantissant aux personnes aux besoins spécifiques l'accès au droit à l'éducation a été au cœur d'un débat présidé par Mme Atika Mamri, présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées, à l'occasion d'une rencontre tenue hier au centre de presse d'El Moudjahid. La conférencière a mis en exergue le problème des infirmes moteurs à complication cérébrale et l'importance de les placer dans des écoles spécialisées, particulièrement les handicapés âgés de plus de 18 ans en vue de leur intégration dans la vie sociale, économique et professionnelle. Combien d'enfants atteints de handicap moteur ont été intégrés dans des écoles normales ?, s'est-elle interrogée. Pour elle, aucun chiffre n'a été donné par les secteurs concernés concernant le nombre de handicapés scolarisés au niveau des écoles pour normaux. Raison pour laquelle Mme Mamri fait appel aux autorités pour mettre en place un programme permettant le suivi pédagogique des enfants handicapés moteurs au sein des établissements scolaires. «Il est impératif d'insérer ces enfants dans le milieu ordinaire après leur passage par les écoles spécialisées», dira-t-elle. Et d'ajouter : «Le ministère de l'Education nationale doit élaborer une politique d'insertion des enfants handicapés». La Fédération algérienne des handicapées moteurs souhaite l'insertion de 10 enfants handicapés moteurs par école normale. «Ces derniers seront initiés à l'outil informatique au niveau de leur établissement et seront encadrés par des spécialistes», a-t-elle annoncé. Dans son intervention, Mme Mamri a exhorté les pouvoirs publics pour mettre en place une commission ad-hoc impliquant les différents secteurs d'activité pour travailler en étroite collaboration avec les ONG internationales pour la concrétisation des droits des enfants handicapés. Présent à cette rencontre, Fateh, un jeune écolier de huit ans, n'a pas manqué de faire part de son désarroi. Handicapé moteur, ce petit garçon n'a pu suivre convenablement son cursus scolaire dans une école pour enfants normaux. Les raisons ? Son institutrice le décourageait en refusant de lui écrire ses cours de 3e année primaire. Souffrant d'un handicap à la main, Fateh ne peut écrire comme ses autres camarades. Cela étant dit, ce petit écolier a pu avoir une moyenne de 9/10. «Son institutrice n'a pas pu le prendre en charge à cause du surplus enregistré au niveau des classes de cours», a déploré la maman de Fateh. Et d'ajouter : «Pour ne pas le décourager, je copie les cours chez les autres élèves pour lui constituer un bon cahier de notes lui permettant de poursuivre ses révisions à la maison». Nombreux sont les enfants comme Fateh qui ne sont pas acceptés au niveau des écoles pour normaux alors que le programme tracé par le ministère de la Solidarité nationale stipule que les enfants souffrant d'un handicap moteur peuvent intégrer les écoles normales après une formation dans les écoles spécialisées.