Le Polisario a réitéré sa demande d'élargissement des pouvoirs de la Minurso à la surveillance des droits humains et condamné les tactiques « dilatoires » du Maroc pour empêcher tout progrès dans le processus de décolonisation au Sahara occidental sur la base des exigences « sans équivoque et indéniables » du droit international. Le Front Polisario prend note du rapport présenté vendredi dernier au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental. « En dépit de ses ambiguïtés et insuffisances sur des questions spécifiques », fait observer Boukhari Ahmed, demandant à Ban Ki-moon, qui a de nouveau accordé une importance pour la protection des droits humains au Sahara occidental, systématiquement violés par les forces d'occupation marocaines et le rôle impartial et indépendant que doivent jouer les mécanismes d'observation et de suivi des Nations unies, d'élargir les pouvoirs de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits humains dans le territoire non autonome du Sahara occidental, à l'instar de toutes les missions de maintien de la paix dans le monde. Le mouvement de libération de la dernière colonie de l'Afrique, qui partage l'appréciation du secrétaire général de l'ONU, selon laquelle rien ne peut justifier le maintien du statu quo, 40 années depuis le début du conflit et huit ans après la soumission des deux parties de leurs propositions de solution, affiche aussi son soutien à l'appel contenu dans le même rapport au sujet de la nécessité de respecter la légalité internationale concernant l'exploitation des ressources naturelles d'un territoire non autonome conformément à l'article 73 de la charte des Nations unies. « La stabilité et la sécurité régionales exigent une solution au conflit garantissant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », a indiqué Boukhari avant de suggérer aux « quinze » de ne pas « ignorer ou obstruer les initiatives que prend l'Union africaine pour contribuer au parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental ». « Ce serait une grave erreur que l'ONU se doit d'éviter », met-il en garde. Comme attendu, le diplomate sahraoui a réitéré la volonté du Front Polisario de poursuivre les négociations directes avec le Maroc sous les auspices de Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, et d'assumer les responsabilités qui lui incombent afin que la Minurso remplisse son mandat qui est d'organiser et de superviser un référendum d'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental pour choisir entre l'indépendance ou l'intégration. « L'immobilisme n'est pas de mise quand la paix est mise à rude épreuve », rappelle Boukhari.