Les équipages des douze navires qui ont manifesté leur intention de pêcher du thon rouge au titre de la campagne 2015 poursuivront, au courant de ce mois, une formation dans les techniques de pêche du thonidé. La formation dispensée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques comprend, selon le chef de cabinet de ce département, Kamel Neghli, deux volets. « Le premier concerne l'initiation des équipages aux techniques de pêche du thon rouge qui diffèrent de celles utilisées pour les autres poissons, et ce en raison de sa morphologie et des moyens auxquels il est fait recours. Quant au second volet, il consiste en l'embarquement des contrôleurs à bord des navires. Leur mission est d'examiner les poissons pêchés et de veiller au respect de leur taille, selon les normes internationales requises. » Par ailleurs, l'Algérie a obtenu du Comité international de protection du thon rouge (Cicta) l'autorisation de pêcher 370 tonnes pour la campagne 2015. Un quota qu'il faut pêcher dans sa totalité et prouver ainsi au Cicta que les capacités de pêche de l'Algérie sont renforcées. Un argument de taille pour la préservation des quotas fixés par la Cicta et l'éventuelle récupération de son quota initial, estimé à 5% de la production globale de thon rouge, pour un volume de 543 tonnes en 2017. Aussi, le choix des armateurs, comme nous le précisera le chef de cabinet du ministère, a été sélectif et soumis à des exigences réglementaires d'ordre technique. Ces dernières doivent « répondre aux normes opérationnelles comme l'utilisation d'un filet tournant spécial thon avec un levage puissant, un canot d'accompagnement, et ce sont là des normes minimales ». Notre interlocuteur ne manquera pas de souligner l'engouement des armateurs pour cette pêche. « Depuis 2012, un regain d'intérêt est constaté. De 5 navires en 2013 à 8 l'année passée, nous enregistrons pour l'heure, 12 navires susceptibles d'aller à la pêche au thon rouge. » Selon Neghli, « la pêche au thon s'opère durant un mois seulement et en grande mer, d'où la nécessité de se doter d'un système de surveillance par satellite ». La formation dispensée aux équipages des navires lancés dans la pêche au thon rouge est, pour le président du Comité national des marins pêcheurs, Hocine Belout, « une opportunité pour acquérir des techniques de pêche spécifiques. Mais l'important pour les navires est d'être dotés de moyens techniques modernes et suivre par satellite ce poisson migrateur ». Le souhait de Belout est de voir le thon rouge sur les étals des marchés algériens. Un vœu qui risque de rester lettre morte, car l'ensemble des armateurs lancés dans la pêche au thon rouge compte bien exporter leur produit. La raison, selon Kamel Neghli, chef de cabinet du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, est la non-vente de ce poisson gorgé de sang sur le marché algérien. Les amateurs de ce poisson se font rares, d'où sa mévente. Le thon est déclassé par l'espadon très demandé et donc plus cher localement. Le thon est donc vendu à des fermes d'engraissement qui l'écoulent sur le marché asiatique, principalement le Japon. Les redevances payées par les armateurs pour l'acquisition du permis de pêche est de 200.000 DA par navire et 20.000 DA par tonne de poisson pêché.