Choisie pour inaugurer le programme du département théâtre de « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », la pièce « Salah Bey » a connu, si l'on juge les applaudissements nourris, un grand succès. La pièce s'ouvre sur le personnage de Salah Bey, dit Salah Ould Mostpha. A 16 ans, il débarque à bord d'une galère au port d'Alger en provenance d'Izmir (Turquie). Apparaît alors cette voyante qui commence par lui prédire un avenir radieux et éblouissant avant que son visage ne s'assombrisse en « voyant » la survenance d'un drame dans les lignes de la main du jeune nouveau venu. Salah, débordant d'énergie, débute sa nouvelle aventure comme garçon de café avant d'intégrer l'armée des janissaires qui l'affecte à Constantine et de démontrer ses qualités militaires dans la bataille du beylik de Constantine contre le bey Zerg Ayouno de Tunis. Ses prouesses lui valent l'accession au beylik de Constantine après son union avec la fille du Bey, Ahmed Bey El Kolli. Sur un balcon, accompagné d'un oûd (luth), un chanteur (campé par Larbi Boughrana), appuie d'une voix chaude l'illustration musicale de l'histoire hors du commun du jeune d'Izmir, cependant que le narrateur (Ramzi Labiad) retrace des périodes et des faits. Sa renommée dépasse bientôt le beylik de Constantine pour arriver à Alger, où le bey des beys prête main forte au Dey Osmane d'Alger qui s'oppose à l'invasion espagnole menée par le comte Oreily. Au cœur d'un décor où le pont est symbole de la ville et semble être le fil conducteur de l'histoire, les faits s'accélèrent et se compliquent. Rivalisé par Braham et Houcine, respectivement fils de Naqaç et de Bouhanek, anciennement Bey de Constantine, Salah Bey les expulse de la médina. Ironie du sort, à la mort du Dey Osmane, Hassan Pacha décide de le déchoir et de le remplacer par... Braham. Révolté, il assassine Braham et déclare autonome le beylik de Constantine. Indigné, Hassan Pacha lui envoie son autre ennemi juré, Housine Bouhanek. Il le destitue et le condamne à la peine capitale par pendaison à la Casbah. Et ce fut la fin de 21 années de règne à la tête du beylik de Constantine. Dans le hall de la sublime bâtisse, le public a eu droit à deux expositions, l'une de photographies en noir et blanc des pièces de théâtre produites par le TRC et l'autre, des costumes, des masques et des portraits photos des comédiens. Pas moins de 51 pièces théâtrales seront représentées dans le cadre de « Constantine capitale de la culture arabe 2015 », a rappelé le responsable du département théâtre au commissariat de la manifestation également directeur général du Théâtre national algérien (TNA), Mohamed Yahiaoui. 44 de ces créations sont inédites.