Autour du site antique de Tiddis, le plus important vestige archéologique de l'époque romaine dans la région de Constantine, quelques ouvriers s'affairent à préparer la pose de la nouvelle clôture, des travaux pourtant entamés au printemps 2014. « Ce projet de réhabilitation, qui n'est pas clairement défini, a pris plus d'une année de retard », regrettent des citoyens du petit village de Mechta Essefsaf et les visiteurs du castellum qui craignent que les aménagements prévus ne « finissent aux oubliettes ». Annoncés et lancés en 2014 par les institutions chargées de la gestion et de la sauvegarde du patrimoine culturel, plusieurs chantiers de réhabilitation de sites archéologiques antiques ou de restauration de la vieille ville de Constantine accusent un grand retard, ce qui a conduit au report d'autres programmes. Dans cette ville forte bâtie sur des vestiges numides, l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), qui gère les lieux, avait prévu d'élargir les limites du site, déplacer en dehors du périmètre l'actuel parking des visiteurs et installer des infrastructures d'accueil. Inscrite au programme des préparatifs de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », ce projet prévoyait, également, l'aménagement d'un petit musée et d'une aire de loisir implantée au sommet de la montagne. Même si le directeur du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) avait affirmé en 2014 qu'une étude « préalable » et un « sondage » du terrain « devraient être effectués avant tout aménagement de ce site », l'OGEBC n'a toujours pas pris les dispositions correspondantes. Egalement inscrit au programme des préparatifs, la mise en valeur du tombeau royal de Massinissa, patrimoine historique qui remonte à plus de 2200 ans, est elle aussi différée même si le tombeau reste clôturé et gardé. Monument funéraire attesté du roi numide Massinissa, cet édifice, qui défie le temps et l'oubli, devait, lui aussi, comme annoncé en 2014, faire l'objet d'un sérieux programme de mise en valeur, mais ce projet n'a toujours pas été entamé, ni même élaboré d'ailleurs. La restauration de la vieille ville reportée Les premiers travaux de déblayage entamés en avril 2014 dans plusieurs lieux de culte et édifices publics auguraient d'une suite prometteuse des travaux pour la veille médina, et les habitants et commerçants de la Souika se disaient confiants de voir les lieux renaître pour ainsi dire de leurs ruines. Mais une année après, les progrès sont à peine perceptibles comme le confirme le directeur de l'OGEBC, Abdelwahab Zekagh, qui avoue que ses projets ont « stagné » à l'image de la mosquée du bey ou des quelques zaouïas. La zaouïa de Sidi M'hammed Loghrab (basse Souika), en grande partie effondrée, a été « complètement nettoyée » en 2014 et l'étude pour la reconstruction à l'identique de ce mausolée « était déjà en cours », dit-on, sauf qu'aujourd'hui, le chantier est à l'arrêt. Outre les lieux de culte, le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la vieille médina de Constantine, adopté par l'Assemblée de wilaya à la fin 2012, qui devait prendre en charge la restauration du tissu urbain habité de la Souika et de la Casbah, n'a pas été lui non plus entamé. L'actuelle ministre de la Culture, Nadia Labidi, a déclaré, dernièrement, que les travaux de réhabilitation de la vieille ville de Constantine avaient été « différés » car leur préparation et leur exécution « demandent du temps », sans préciser, toutefois, la date de redémarrage des travaux.