Intervenant à l'ouverture des travaux du Congrès maghrébin des sages-femmes organisé, hier, par l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), le directeur de la population au ministère de la Santé, Amar Ouali, dira que « l'avenir des sages-femmes est l'avenir de toute la population, d'où l'obligation d'améliorer leurs conditions de travail et leur formation ». La problématique de la saturation des services de maternité au sein des CHU a été soulevée par la présidente de l'AAPF, Zouina Tarikt. Elle a appelé « à une décentralisation pour que la femme accouche dans de bonnes conditions ». La présidente de l'AAPF avoue que « le ministère reconnaît ce problème et a assuré le régler. Il reste très sensible à ce sujet », tout en reconnaissant que « notre pays est le seul au Maghreb à avoir une politique mère-enfant ». Par ailleurs, selon Mme Tarikt, « la non-gratuité de la contraception a certainement favorisé un regain de naissances. Mais il faut que le couple se prenne en charge et planifie les naissances ». Le rôle des sages-femmes dans la santé publique est également reconnu et salué par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Dans une allocution, la représentante de l'UNFPA Algérie, Mariam Khan, a estimé que « des sages-femmes qualifiées, dotées de ressources, de technologies innovantes et du soutien adéquat, pourront assurer pleinement leur travail et contribuer, de manière significative, à l'amélioration de l'accès universel et l'utilisation des services de planification familiale et de santé sexuelle ». Bien que des résultats probants aient été obtenus en termes de décès maternels, chutant de près de 50 % avec 289.000 au dernier décompte, contre 523.000 en 1990, la représentante de l'UNFPA estime que des « investissements supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l'Objectif du millénaire de développement (OMD 5) qui est de 57 pour 100.000 naissances vivantes ». Le rôle de la sage-femme dans la préservation de la santé maternelle et infantile est également souligné par deux sages-femmes venues du Maroc. Moumna Benamer et Amina El Oudi témoignent de l'apport de ce corps médical, notamment dans les zones rurales. Selon elles, « c'est le premier contact dans les zones enclavées pour la santé maternelle et infantile. C'est même une référence en matière de maladies gynécologiques ».