Le temps de la paix est compté pour la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). Lors de sa 502e réunion, tenue le 29 avril 2015 sur la situation au Mali, le Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l'Union africaine n'a pas fait dans le détail pour signifier la nécessité de finaliser l'accord dont la cérémonie officielle de signature est prévue le 15 mai à Bamako. Un appel pressant a été de nouveau lancé au CMA pour se poindre « sans délai » à l'accord pour la paix et la réconciliation paraphé le 1er mars 2015 par le gouvernement malien et les Mouvements dits de la plateforme d'Alger. La phase des négociations est largement dépassée, relève le CPS, acquis au caractère équilibré du compromis malien qui reflète « les préoccupations légitimes de toutes les parties dans le respect scrupuleux de l'unité, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali, ainsi que du caractère laïque et de la forme républicaine de l'Etat ». Le soutien de l'Afrique à l'accord intermalien se légitime ainsi par un attachement aux valeurs fondamentales de l'unité, de l'intégrité territoriale et à la souveraineté nationale, mais également par les exigences de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée tant au nord du Mali que dans la région du Sahel. Il se prévaut explicitement de la démarche consensuelle, initiée par l'Algérie et soutenue par la communauté internationale, pour mettre un terme au conflit et aux souffrances du peuple malien. En conséquence, des mesures appropriées allant jusqu'à des sanctions seront prises par le CPS, en étroite coopération avec le Conseil de sécurité de l'ONU, contre des entités et des individus coupables d'obstruction. La récente dérive, mettant en cause les deux protagonistes accusés par la médiation internationale de violation du cessez-le-feu, illustre les dépassements des groupes gouvernementaux reprenant le contrôle de la ville de Meneka (nord-est) et la rébellion appelée à se retirer sans délai des positions nouvellement occupées. Face à la dégradation de la situation sécuritaire au Nord, marquée par la recrudescence des attentats commis contre les populations civiles, pour l'armée malienne et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), la quête d'une étroite collaboration est impérative pour contribuer à la recherche de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali. « Il ne faut pas rater cette occasion. Ceux qui s'opposent à la paix s'opposent au Mali », a martelé, dimanche dernier, lors de sa visite à Bamako, le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy.