Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude après des incidents armés survenus dans le nord-ouest du Mali, appelant au calme et au respect du cessez-le-feu, alors que les Maliens se préparent à la signature à Bamako de l'accord de paix et de réconciliation au Mali. Plus tôt dans la journée, deux membres de la garde nationale malienne et un enfant ont été tués dans une attaque menée par des hommes armés contre le camp de la garde nationale malienne, une composante de l'armée, à Goundam, dans le Nord du pays, selon une source militaire. Ces deux derniers jours, le nord-ouest du Mali a été le théâtre d'incidents armés notamment à Tombouctou, où des tirs ont été entendus, selon la Minusma qui a fait également état d'une attaque visant ses véhicules près de Tombouctou. A la lumière de ces développements sur le terrain, le Représentant Spécial du Secrétaire général (RSSG) et chef de la Minusma, Mongi Hamdi, a exprimé dans un communiqué sa "plus vive préoccupation". M. Hamdi a souligné que "les équipes de la MINUSMA sur le terrain et à Bamako sont totalement engagées pour que cette spirale de tensions très inquiétante cesse au plus vite". Ces incidents interviennent alors que les parties maliennes, gouvernement et groupes politico-militaires du nord doivent signer le 15 mai prochain à Bamako l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, obtenu après plusieurs rounds de négociations. Le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient paraphé cet accord le 1 mars à Alger. Cependant la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) regroupant le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avait demandé "une pause" pour consulter leur base militante avant de parapher le document. "Nous sommes en contact avec les membres de la Plateforme, de la Coordination et du Gouvernement du Mali pour un retour au calme dans les plus brefs délais", a fait savoir le chef de la Minusma. Il a renouvelé, à ce propos, "son appel au calme afin de laisser toutes leurs chances au dialogue et à la paix", assurant être "optimiste quant aux chances de voir aboutir le processus de paix le mois prochain". "Il n'existe aucune alternative à la signature de l'Accord de paix", a-t-il ajouté. Les Maliens pressés de signer Au regard des derniers évènements survenus dans le nord malien, la nécessité d'une solution politique se pose comme un moyen incontournable permettant de jeter une base solide d'une paix durable. A ce titre, plusieurs appels ont été lancés en direction des parties maliennes, les exhortant à signer l'accord pour mettre fin à la crise. La médiation dans la crise malienne conduite par l'Algérie et qui comprenait la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union africaine (UA), l'ONU, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, puis les Etats-Unis et la France, avait souligné que le processus de paix en cours devait "se poursuivre de la manière qui puisse consolider les acquis obtenus". La semaine dernière, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait estimé que les attaques contre les civils et les casques bleus constituaient "une grave infraction au droit international" avaient souligné "l'urgence d'un règlement politique de la situation et du rétablissement de la sécurité dans le nord du Mali". Pour l'Union africaine (UA), la signature de l'accord et sa mise en œuvre diligente et effective permettront de "régler durablement la crise que connaît le nord du Mali, stabiliser cette région et d'en accélérer le développement socio-économique". Paix et développement L'accord soumis à la signature le 15 mai souligne de manière très particulière la nécessité du respect de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc. Le document vise aussi à créer les conditions d'''une paix juste et durable au Mali'', contribuant à la stabilité régionale, ainsi qu'à la sécurité internationale. Parmi les autres points mis en exergue dans le texte, figurent le volet économique, ainsi il est notamment question des actions et projets de développement économique, social et culturel à réaliser dans les régions Nord Mali à court, moyen et long terme'. L'application de l'accord de paix intermalien constituera, par ailleurs, un moyen efficace pour s'engager dans une lutte plus résolue contre le terrorisme et les réseaux criminels organisés dans la région nord du Mali et dans la sous-région sahélo-saharienne. (Par Kosseylah BENALI)