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le village Ouled Belahcène des Aït Snous, un exemple édifiant Mois du patrimoine, 18 avril-18 mai - Lorsque le legs culturel devient le substrat du développement touristique
La sauvegarde, la protection et la mise en valeur du patrimoine n'est pas une mission dévolue exclusivement aux services étatiques spécialisés dans le domaine. Le concours de tout un chacun est une évidence, voire un devoir que dicte le principe de la préservation de la mémoire collective, dont les strates s'accumulent depuis les temps les plus reculés et qui se manifestent dans la réalité par des vestiges et des coutumes. Puits intarissable pour l'écriture de l'histoire, le patrimoine est, également, une source foisonnante de richesses qui peut alimenter et consolider le développement touristique d'une localité, d'une région, voire d'un pays. Les exemples en ce sens ne manquent pas à travers le monde. Seulement, faire du patrimoine le substrat d'une filière économique génératrice de richesses où un appui pour un développement durable dans une région, exige, en amont, des règles strictes. Et la principale règle immuable est de ne pas altérer, dégrader ou bien travestir un patrimoine. Sa restauration doit donc s'effectuer en respectant l'architecture originelle de l'héritage matériel. C'est ce que compte projeter, Mohamed Zerrouki, un promoteur de la destination Algérie, dans le village Ouled Belahcène de la commune de Beni Bahdel de la région des Aït Snous de Tlemcen. Son idée de départ est de proposer aux touristes un voyage dans le temps pour revivre heure par heure le quotidien des anciens habitants de la région. Sans source d'énergie moderne et en guise de nourriture les mets du terroir. Le tout dans un environnement constitué de décors ancestraux, voire antiques. L'idée de ce projet baptisé Trekking et Tradition a eu un écho positif dans la région. En plus des autorités locales, l'Union européenne a pris à sa charge le financement de certaines actions pour donner corps à l'idée de Zerrouki. « Trekking et Tradition est un projet dont l'objectif est double. Outre la valorisation du patrimoine de la région et la promotion du tourisme culturel, il contribuera fortement au développement rural et local, dont le premier bénéficiaire de cette dynamique est indubitablement la population de Ben Bahdel, puisque l'approche économique du projet se base sur un développement intégré », souligne le promoteur du projet. L'un des atouts du projet, si ce n'est le principal, est le site devant l'accueillir. Le village Ouled Belahcène est conçu sous forme d'un diptyque où se chevauchent les successives périodes du passé depuis l'Antiquité. A Ouled Belahcène, des demeures troglodytes survivent encore dans un paysage pittoresque reposant sur un belvédère naturel situé à quelques encablures d'un barrage. Les constructions du village demeurent, à nos jours, plus ou moins authentiques. « Durant la période de la tragédie nationale, les derniers habitants du village ont quitté les lieux. Pour concrétiser le projet, nous avons pris attache avec certains d'entre eux en vue d'exploiter leurs domiciles vacants après les avoir restaurés. Cette sollicitude a trouvé un écho positif de leur part », révèle Zerrouki. En plus de la restauration d'une dizaine de maisons pour servir de gîtes touristiques et la réalisation d'un circuit pédestre, il y est prévu, entre autres, la réhabilitation d'une huilerie antique et d'une école coranique. « Les touristes qui opteront pour Ouled Belahcène se détacheront totalement de la civilisation actuelle. Les nuits seront éclairées à l'aide de bougies et de lampes à pétrole. Seules des prises sont tolérées pour recharger les téléphones. En guise de distraction, ils auront tout le loisir d'écouter des contes locaux récités par des goual (conteurs) qui ont suivi une formation. Pour les sorties, on a prévu de longs circuits pédestres, où à dos d'âne. Les guides, fins connaisseurs des espaces botaniques et animaliers de la région, feront découvrir aux hôtes de la localité toutes les richesses dont elle recèle », promet-il. De même pour les mets et le gite. Tout sera proposé à l'ancienne. « Actuellement, j'ai beaucoup de demandes émanant de l'Europe et des Etats-Unis pour prendre part à ce voyage à travers le temps », confie-t-il. par ailleurs, pour les travaux de restauration, il a été pris attache avec l'association de réhabilitation du vieux bâti d'Oran et les département spécialisés en la matière de l'université de Tlemcen.