La Coalition de l'opposition syrienne en exil a annoncé, lundi dernier, son refus de participer aux consultations organisées à Genève par le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura. « Il nous invite à des consultations alors que nous nous attendions à être conviés à des négociations, et en plus, son invitation à l'Iran (allié de Damas, ndlr) ne fait qu'envenimer la situation, et c'est notre principal problème avec lui », a déclaré Hicham Marwa, adjoint du chef de la coalition, au lendemain d'une réunion à Istanbul. Cet opposant a ajouté que la Coalition a décidé d'envoyer dans les prochaines 48 heures le chef de son comité légal, Haytham al-Maleh, remettre à Genève deux lettres « détaillant sa vision de la solution politique et critiquant le comportement de Mistura ». L'une est adressée au médiateur, la seconde au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le chef de la Coalition, Khaled Khoja, avait dans un premier temps décidé de se rendre avec 12 responsables à Genève, mais a changé d'avis. De précédents pourparlers organisés par la Russie n'ont pas enregistré d'avancées en avril dernier et aucune date n'a été avancée pour une nouvelle rencontre. Le médiateur des Nations unies pour la Syrie a entamé, le 5 du mois en cours, à Genève, de nouvelles consultations à la recherche d'un règlement négocié au conflit armé dans ce pays. Ces consultations consistent à recevoir un à un, pendant six à huit semaines, voire plus, une quarantaine d'interlocuteurs, partis politiques, milices, membres de la société civile, dirigeants religieux, ainsi que les représentants d'une vingtaine de pays dont l'Iran qui n'a pas participé en 2012 à la conférence ministérielle qui avait abouti à la rédaction du communiqué de Genève. Ce document avançait des propositions sur les moyens de faire taire les armes et d'assurer une transition politique en Syrie, mais sans régler la question du rôle futur du président Bachar al Assad après plus de quatre ans de guerre qui ont fait plus de 220.000 morts. Le reste des Syriens n'est pas à l'abri des dangers. Plus de 5 millions, dont 2,2 millions d'enfants, sont exposés à des armes explosives, très utilisées dans les zones peuplées du pays, selon un rapport publié, hier, par Handicap International. L'utilisation des armes par toutes les parties au conflit a des « conséquences terribles pour les civils », s'alarme l'ONG. En quatre ans de conflit, les belligérants ont fait un usage massif de ces armes et dans 75% des cas, elles ont visé des zones densément peuplées, note cette organisation.