L'aide humanitaire a commencé, hier au Yémen, à la faveur d'une trêve de cinq jours, entrée en vigueur mardi dernier à 23h (20h GMT) après sept semaines de combats et de raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis. Deux navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM), qui ont récemment accosté le port de Hodeida, sur la mer Rouge, ont entamé la distribution de leurs cargaisons aux différentes provinces. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a porté à 544 millions de dollars l'aide humanitaire de son pays à son voisin du Sud. Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté la veille tous les belligérants à respecter la trêve et permettre l'entrée et la livraison des secours essentiels à 12 millions de personnes en insécurité alimentaire. Le cessez-le-feu a globalement été respecté si ce n'étaient quelques escarmouches et des tirs d'obus en direction du sud de l'Arabie saoudite sans faire de victimes. Ces violations isolées ne sont pas la seule menace pour la trêve. L'insistance de l'Iran qu'un bateau d'aide humanitaire, le Shahed, accoste au Yémen pourrait l'être. Le Pentagone a demandé, mardi dernier, qu'on livre sa cargaison via la plateforme mise en place par l'ONU à Djibouti, ce qui a été mal perçu par Téhéran, soupçonnée d'armer les Houthis. « Je dois dire honnêtement que la patience de l'Iran a ses limites », a déclaré le numéro deux des forces armées iraniennes, le général Masoud Jazayeri, dans un entretien diffusé par la chaîne al-Alam. « L'Arabie saoudite et ses nouveaux dirigeants, les Américains et les autres, devraient savoir que s'ils continuent à créer des obstacles à la livraison d'aide humanitaire par l'Iran, un incendie pourrait prendre, qui serait définitivement hors de leur contrôle », a-t-il ajouté. « Je leur recommande clairement de laisser l'Iran et d'autres pays délivrer leur aide au Yémen », a encore dit le général. Des tensions sont déjà apparues entre Washington et Téhéran dans les eaux qui bordent le Yémen dans la mer Rouge. La dernière remonte au mois d'avril dernier quand le porte-avions Roosevelt a contraint un convoi de bateaux iraniens, escorté par deux patrouilleurs, à regagner le Golfe.