La CMA, qui avait demandé une pause pour consulter sa base avant d'approuver le texte, fruit de longs mois d'efforts diplomatiques menés conjointement par la mission des Nations unies et l'Algérie qui a grandement œuvré à rapprocher les points de vue des protagonistes, paraphera, aujourd'hui, à Alger l'accord. Une grande cérémonie officielle sera organisée, demain, à Bamako, au Centre international des conférences pour restituer toute la solennité voulue à l'événement de l'émargement que les autorités maliennes devront s'employer à mettre en œuvre en veillant notamment, sur les plans politique et institutionnel, à faire représenter dans les instances dirigeantes tous les courants. Et à la répartition équitable des richesses du pays, objet de discorde. En retour, les rebelles devraient abandonner les velléités autonomistes. La médiation internationale aura réussi ainsi à mener, sous la houlette de la diplomatie algérienne, à bon port le processus de paix. Il est vrai que la signature de l'accord en mars a fait naître d'immenses espoirs quant à la fin du conflit, non seulement pour la population malienne mais aussi pour les pays limitrophes, exposés aux débordements du conflit armé. Celui-ci a pris une ampleur insoupçonnée avec l'effondrement du régime en Libye, synonyme de fuites anarchiques d'armes de guerre. Situation dont se sont promptement saisi les groupes terroristes, souvent en collusion avec les narcotrafiquants. Il devient, par conséquent, impératif d'agir pour les pays de la région et de la communauté internationale dans son ensemble, au regard des risques d'insécurité que cela peut engendrer à grande échelle. Alors que l'environnement immédiat a déjà souffert des exactions terroristes et des bandits de grand chemin. Les autorités maliennes misent sur le rendez-vous de demain « La cérémonie de signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali aura bel et bien lieu vendredi à Bamako », a assuré le ministre malien, des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, à la veille des retrouvailles des parties d'abord dans la capitale algérienne. La cérémonie de signature se déroulera en présence de tous les invités. Elle se poursuivra par les déclarations des représentants des groupes armés du Nord (la Coordination des mouvements de l'Azawad et les Mouvements signataires de la plateforme). Après les discours des chefs d'Etat et chefs de délégation, la cérémonie prendra fin avec l'intervention du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de la diplomatie malienne a souhaité vivement que la page des hostilités sera tournée, une fois le paraphe de toutes les parties apposé au bas du document. « Nous souhaitons ardemment que l'accord soit signé par toutes les parties prenantes. Le peuple malien nous regarde. Le monde entier nous regarde », a-t-il dit. L'enjeu de l'après-signature réside dans la capacité des signataires à respecter les engagements pris, dont le cessez-le-feu. Il est vrai que sur le terrain, en dépit de la dynamique de réconciliation lancée à Alger, des heurts violents se poursuivent au Nord, au grand dam des populations affectées par le conflit. Concomitamment aux appels internationaux en faveur de la paix, la société civile malienne a essayé de peser dans la balance et persuader les parties récalcitrantes à conclure l'accord. L'organisation des femmes maliennes a organisé, dans ce sens, une marche le 12 mai. Le slogan de ralliement autour de la paix semble avoir fini par s'imposer.