Bamako est sur le point de fermer la douloureuse page de la rébellion au nord du pays et d'y instaurer enfin une paix durable. Elle a accueilli, hier après-midi, au Centre international des conférences, la signature solennelle de l'accord de paix et de réconciliation au Mali. Ce document, qui a été paraphé le 1er mars dernier à Alger par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger, est issu des pourparlers intermaliens entamés en juillet 2014 à Alger. Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains, dont le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, représentant le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Hervé Ladsous, chef du département des opérations de maintien de la paix aux Nations unies, le Zambien Robert Mugabe, président en exercice de l'Union africaine, et Michaëlle Jean, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie, ont assisté à cette cérémonie. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui n'a pas fait le déplacement dans la capitale malienne, a, toutefois, paraphé le même accord, jeudi dernier, à Alger. Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, tout en pressant la CMA de « le faire dans les meilleurs délais et de rester engagée dans le dialogue », juge que « la signature par la grande majorité des groupes du Nord-Mali est une étape décisive ». « Après ce paraphe, le processus de paix entrera dans une phase déterminante avec la signature », estime Mongi Hamdi, chef de la Minusma. « C'est un grand pas et un grand jour pour le Mali. Le fait que toute la communauté internationale ait répondu favorablement représente un signal fort pour le retour de la paix dans notre pays », indique le ministre malien de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Ould Sidi Mohamed Zahabi, dans une déclaration à l'APS peu avant le début de la cérémonie. « Mission accomplie mais pas terminée », rappelle Ramtane Lamamra, parrain des négociations. n Djamel B.