Après avoir paraphé, jeudi à Alger l'accord pour la paix et la réconciliation, au bout de deux mois et demi de pressions et d'atermoiements, le Mali a accueilli vendredi une cérémonie de signature d'accord de paix à Bamako, où sont annoncés une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement. La CMA (Coordination des Mouvements de l'Azawad), qui regroupe les principaux groupes rebelles touaregs, a confirmé par communiqué qu'il avait signé jeudi à Alger l'accord de paix adopté en mars par les autorités maliennes et des mouvements pro-gouvernementaux. Les Touaregs disent avoir paraphé le document qui leur était présenté « dans un esprit d'équité et de bonne foi ». L'annonce de la signature de paix à Alger a été saluée, notamment par la France qui s'est beaucoup investie dans la stabilisation de ce pays. A la deuxième étape, le Mali accueille vendredi une cérémonie de signature d'accord de paix hautement protocolaire à Bamako, où sont annoncés une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, mais dont la grande absente sera la rébellion à dominante touareg qui réclame des discussions supplémentaires. Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) Mongi Hamdi a néanmoins estimé, dans un communiqué, qu'après ce paraphe, le "processus de paix entrera dans une phase déterminante avec la signature" vendredi. Le président zimbabwéen Robert Mugabe, également président en exercice de l'Union africaine (UA), son homologue guinéen Alpha Condé et la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie Michaëlle Jean, étaient déjà vendredi matin à Bamako où, selon la présidence malienne, sont aussi attendus les présidents rwandais Paul Kagame, tchadien Idriss Deby, ivoirien Alassane Ouattara, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou, ghanéen John Dramani Mahama et burkinabè Michel Kafando pour assister à cette signature. La France, militairement présente au Mali, en particulier depuis le lancement en janvier 2013 de l'opération Serval ayant arrêté l'avancée des groupes jihadistes qui contrôlaient le nord du pays avant de les repousser, est représentée par la secrétaire d'Etat chargée du Développement Annick Girardin. Maintenue contre vents et marées par Bamako et la médiation internationale conduite par l'Algérie malgré les violations répétées du cessez-le-feu depuis deux semaines, l'Algérie a gagné son pari avec le paraphe de la rébellion.