Des personnalités politiques, artistiques et des militantes du monde arabe ont assisté, hier, au Palais de la culture Malek-Haddad à Constantine, à l'inauguration du colloque arabe sous le thème « La femme et les défis contemporains », qui s'étalera sur deux jours. Cette rencontre initiée par l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), en coordination avec le ministère de la Culture, a donné l'occasion à des militantes des droits des femmes, des poétesses, des universitaires de se pencher sur la place de la femme arabe dans les bouleversements qu'a connus la région ces dernières années. Le colloque s'est ouvert en présence de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, de Houda Badran, présidente de la Ligue de la femme arabe, et la présidente du Conseil national égyptien de la femme (CNF), Mervat Telawi. Lors de son intervention, Mme Badran a salué les efforts de l'Algérie en matière de respect des droits de la femme et rendu hommage aux militantes à leur tête Djamila Bouhired. « On reconnaît une société développée à la place qu'occupe la femme. Nous accusons un grand retard dans le monde arabe. Notre association a été créée dans les années 1940 en Egypte, et elle était la seule à occuper le terrain dans la région. Après s'être déplacée en Irak, en Syrie et récemment au Yémen, la voilà qu'elle revient en Egypte. Ce retour est motivé par les troubles politiques qui secouent ce pays, ce qui mène fatalement à une dégradation des droits de la femme. Le virus de l'extrémisme s'appuie sur une mauvaise interprétation du Coran et sur des fatwas erronées, c'est aussi cela notre combat pour la protection de la femme dans le monde arabe », dit-elle. La présidente du CNF estime, pour sa part, que la démarche de l'Algérie en matière des droits de la femme est « en progrès continu ». Mme Telawi appelle les militantes de la cause des femmes en Algérie à ne pas baisser la garde. « Je suis très satisfaite par l'expérience et la politique menée en Algérie après la décennie noire, grâce notamment au président de la République, mais vous devez veiller à la sauvegarde de tous ces acquis. L'union des femmes algériennes sera à nos côtés pour porter un message aux sociétés occidentales pour leur expliquer ce qu'est le monde arabe et ce qu'est l'islam. Nous avons besoin de tout le monde, car il y a une guerre des idées, nous devons aussi agir pour sauver les femmes et les enfants réfugiés dans les camps en Syrie, en Irak et au Yémen », dira Mme Telawi. La ministre de la Solidarité nationale a appelé les participants arabes à ce colloque à diffuser la culture du dialogue entre les peuples. « Personne ne peut et ne doit faillir à sa mission dans le contexte actuel marqué par les guerres et les troubles politiques dans le monde arabe », relève-t-elle.