La loi sur les wakfs est soumise à une réflexion afin de l'adapter et l'actualiser. Cela se fera à la lumière de la loi d'orientation religieuse des pays musulmans. A cet effet, un séminaire international a été organisé, hier, par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs en collaboration avec l'Institut islamique de recherche et de l'instruction, membre du Groupe de la Banque islamique de développement de l'Arabie saoudite et des experts du Maroc, de l'Egypte, la Libye, du Koweït sous le thème « gestion et investissement des wakfs ». Dans son allocution d'ouverture, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a plaidé pour une culture des wakfs en Algérie et la création de nouveaux biens wakfs. Il a souligné que ce séminaire permettra l'échange d'expériences notamment dans le domaine de gestion des biens sur la base de la loi d'orientation religieuse. En réponse à une question sur la récupération des biens wakfs, le ministre a précisé que cela passe par trois étapes notamment le témoignage et la reconnaissance des occupants des biens conformément à la loi ainsi que les recherches des biens wakfs. Il a ajouté que son département s'appuie actuellement sur les Archives nationales, notamment en se basant sur les manuscrits des archives datant de l'empire ottoman pour déterminer ces biens. « On a bénéficié d'un crédit hassen (crédit sans intérêt) pour financer ces opérations », a-t-il répondu ajoutant qu'une enveloppe de 400 millions de dinars a été octroyée à son département. « Nous allons bientôt signer des accords avec des bureaux d'études pour entamer des recherches des biens wakfs ». Qu'en est-il des biens wakfs exploités par des organismes publics à l'exemple de l'éducation ? Ces biens ne sont pas restitués mais seront encadrés et inscrits dans l'intérêt général.Lors d'un point de presse, le ministre a précisé qu'il n'y a pas de construction anarchique des mosquées. « Cela est soumis aux besoins de la population qui finance et contrôle les mosquées. On a été interpellé à plusieurs reprises sur les discours religieux de certains imams. Nous sévissons avec force et rigueur afin de défendre et sécuriser la société ». A une question sur l'instruction du ministère de l'Intérieur relative à l'interdiction des dons sans autorisation, le ministre a précisé que « le projet de la grande mosquée d'Alger n'est pas concerné par les dons. Il est financé par l'Etat ». Le représentant du Koweït, le pays coordinateur des biens wakfs des pays musulmans, Ziad El Jerrah, a expliqué que la loi de la gestion et la valorisation des wakfs a été mise en œuvre pour orienter les pays membres afin d'assurer une meilleure gestion de ces biens. Pour le représentant de l'Institut islamique de recherche et de l'instruction de l'Arabie saoudite, Abdellah Ben Mohamed, « les biens wakfs permettent de réduire la pauvreté et l'analphabétisme et créent de nouveaux postes d'emploi ». Neïla Benrahal Plus de 10.000 biens wakfs recensés Le directeur des wakfs, de la zakat, du hadj et de la omra auprès du ministère des Affaires religieuses, Abdelwahab Bertima, a annoncé que son département a collecté 22 milliards de centimes des biens wakfs soulignant que 10.104 biens et 16.656 mosquées wakfs ont été recensés. « Une cartographie d'investissement et exploitation des biens wakfs a été mise en œuvre en 2013. Elle a permis le lancement de 68 projets à travers 30 wilayas dont le projet Taxi Wakfs et d'autres dans l'hôtellerie et l'agriculture ». N. B. 600 poursuites judiciaires durant le premier trimestre 2015 Six cents requêtes ont été déposées au niveau de la justice, durant le premier trimestre de l'année en cours, par le ministère des Affaires religieuses pour exploitation illégale des biens wakfs. « 50% de ces affaires sont à la faveur du ministère », a signalé Abdelwahab Bertima.