Selon M. Boukharouata, directeur des wakfs au niveau du ministère des affaires religieuses, l'Algérie compte près de 5500 wakfs exploités de manière illégale. «Le ministère a réussi à récupérer près de 2500 d'entre eux et nous avons des centaines d'affaires pendantes en justice pour la récupération des autres wakfs» a-t-il déclaré à l'occasion du séminaire international sur «les biens wakfs islamiques en Algérie, histoire et institutions» tenu hier à la maison de l'Imam à Constantine. Les wilayas les plus concernées par ce phénomène d'occupation illégale sont Alger, Annaba, Tlemcen et Constantine. Les travaux de ce séminaire organisé par la direction des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya de Constantine s'étaleront sur deux jours et visent notamment la recherche des lois qui régissaient la gestion et la protection des biens wakfs, ainsi que la reconstitution de la culture du wakf dans la perspective de moderniser la gestion de ces œuvres. Evidemment, il faudrait susciter de nouvelles donations en impliquant tous les moyens de communication, et ce, par le biais de mécanismes et de moyens nouveaux de gestion des wakfs dans le but de créer des emplois. Les participants venus des Emirats arabes unis, du Koweït, du Liban, d'Arabie saoudite et d'Egypte ont animé des conférences sur divers aspects liés à ce sujet, notamment l'histoire du wakf, la législation du wakf en Algérie et la gestion d'une institution wakf. Selon la direction des affaires religieuses et des wakfs, la wilaya de Constantine compte 153 propriétés de statut wakf, comprenant entre autres des logements, des locaux de commerce et des terres agricoles, dont les revenus sont versés au fonds des wakfs. De même, on apprend que la commission de wilaya de recouvrement des biens wakfs a été saisie pour étudier cinq dossiers de biens à récupérer. Dans le même ordre d'idées, M. Boukharouata a précisé lors de son intervention que «l'Algérie a demandé des archives de la France pour définir la liste de ces biens afin de pouvoir les restituer». Il est à rappeler que le ministre des affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghoulamallah, avait annoncé la création prochaine d'un organisme pour la gestion des biens wakfs. Cet organisme prendra la forme d'un office ou d'une agence regroupant les différents services publics ayant une relation avec les wakfs, dont la direction des domaines, les organismes de comptabilité, des biens immobiliers et des finances.