La reprise, dimanche dernier, des hostilités entre la coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite, et les rebelles houthis au Yémen, après une trêve humanitaire de cinq jours, remet en question l'organisation d'une conférence internationale programmée par l'ONU pour régler le conflit, avertit le porte-parole adjoint des Nations unies, Farhan Haq. Rappelant que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait l'intention de convoquer cette conférence et souhaitait que tous les protagonistes y participent « dans un avenir proche » à Genève « sans condition préalable », Farhan Haq a refusé d'avancer une date. Et pour cause : « une partie du problème est que les combats ont repris », explique-t-il. « Nous souhaitons que les combats cessent de manière décisive, et alors nous pourrons nous mettre à organiser et à lancer les invitations à cette conférence », a-t-il ajouté. « Jusqu'à ce que cela soit le cas, ça reste un peu hypothétique », regrette le responsable onusien. Des diplomates avaient auparavant donné la date du 28 mai pour cette rencontre qui est actuellement compromise. Une autre conférence, destinée à résoudre le conflit yéménite, a rassemblé, cette semaine, en Arabie saoudite, des représentants de partis politiques et de la société civile mais elle a été marquée par l'absence des Houthis et de leur allié, l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Au terme de cette rencontre de trois jours, les participants se sont dit prêts à œuvrer « ensemble » pour « rétablir l'Etat et l'autorité du président Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil, et ont décidé d'« organiser et de renforcer la résistance gouvernementale et populaire » contre la rébellion, qui contrôle la capitale Sanaâ et de vastes régions du Yémen. Ils sont aussi décidé à trouver « rapidement une zone sûre au Yémen pour que les institutions de l'Etat reprennent leurs activités à l'intérieur du pays », selon le communiqué, dit Déclaration de Riyad. Ils ont, par ailleurs, subordonné tout dialogue avec la rébellion à la mise en œuvre de la résolution 2216 du Conseil de sécurité. Ce texte marque « un seuil à ne pas dépasser dans toutes futures négociations qui pourraient se tenir sous les auspices de l'ONU », selon la Déclaration. La résolution du Conseil de sécurité du 15 avril somme les Houthis de se retirer des zones conquises depuis leur offensive de l'été 2014 et leur impose un embargo sur les armes. Pour rappel, ce conflit a fait 1.850 morts, 7.394 blessés et provoqué le déplacement de 500.000 personnes, ont annoncé, hier, à Genève, le porte-parole de l'ONU.