La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a mis en garde, hier, à Djelfa, contre les « risques encourus en touchant aux dépenses sociales », estimant que cela est contraire aux engagements du président de la République. « La révision de la politique des dépenses sociales et l'orientation vers l'austérité est un moyen d'imploser le pays », a averti Mme Hanoune qui animait une rencontre partisane à l'Office communal de culture et de tourisme de Djelfa. Pour Mme Hanoune, il est « possible de trouver d'autres ressources financières sans toucher aux dépenses sociales », citant notamment certaines solutions dont « les ressources de l'évasion fiscale, estimées selon des chiffres officiels à 5.000 milliards de dinars, la lutte contre la corruption et le transfert de deniers publics par la saisie des biens et fonds acquis illégalement ». Plaidant également pour le « gel de l'accord d'association avec l'Union européenne, qui fait perdre à l'Algérie 400 millions d'euros, parallèlement à une sortie de la zone de libre-échange arabe qui n'a rien apporté à l'Algérie, en termes de gains », la SG du PT a avancé, parmi d'autres sources de financement possibles, l'institution d'une taxe sur les grandes fortunes, outre la présentation du bilan de soutien de l'Etat au secteur privé, estimé à 60 milliards de dinars par an. Ce bilan, a-t-elle précisé, « doit être réalisé sur la base des postes de travail générés et des richesses renouvelables créées ». S'exprimant sur le dernier remaniement ministériel, décidé par le président de la République, Mme Hanoune a déclaré qu'« en dépit de son caractère limité, ce remaniement est considéré, par beaucoup de citoyens, comme une victoire sur la corruption, l'oligarchie et la déperdition de l'argent public ». « Ce remaniement est une preuve qu'il est possible de procéder à des changements dans l'intérêt du pays », a-t-elle soutenu. Concernant l'affaire introduite en justice par l'ex-ministre de la Culture, Nadia Labidi, la SG du PT dira : « Vous savez tous que j'ai écrit au président de l'APN et au ministre de la Justice, en vue de la levée de l'immunité parlementaire pour laisser la justice suivre son cours ». Elle a affirmé, par ailleurs, que même si Mme Labidi (dans cette affaire) n'a plus la qualité de ministre, « notre parti restera engagé dans cette affaire, à travers laquelle nous jugerons les prédateurs, preuves à l'appui, dans l'objectif de moraliser l'action politique et la gestion de l'argent public ».