Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) ne désarme pas. Elle menace, cette fois-ci, de s'en remettre au peuple si rien n'est fait pour stopper les prédateurs et l'oligarchie qui gravitent autour du pouvoir. Mme Hanoune accuse, cite des noms, exhibe des preuves. Mais personne n'a démissionné et la justice n'a pas bougé… «Nous assistons ces dernières temps au siphonnage et au détricotage de l'Etat algérien. Nous n'avons cessé de tirer la sonnette d'alarme. Maintenant si la machine ne se met pas en marche nous ferons appel à la rue. Nous nous rassemblerons pour dénoncer cette oligarchie qui gangrène notre société», a tonné secrétaire générale du PT, lors de son passage, hier, au forum du quotidien Liberté. Elle promet de préserver les personnes et ministres intègres, tel Youcef Yousfi, ministre de l'Energie, mais ne ménagera aucun effort ni moyen, pour s'attaquer, preuves à l'appui, aux corrompus, délinquants politiques et prédateurs. La leader du PT met en garde tout le monde. «Dès que j'aurai un dossier de malversations, de détournement d'argent, de corruption je n'hésiterai pas à le rendre public», menace la première dame du PT. Et d'ajouter : «Nous lutterons et combattrons cette oligarchie qui s'est installée à l'intérieur de l'Etat avec la complicité des ministres. Avant il y avait la corruption, mais aujourd'hui nous avons effectué un saut qualitatif, nous avons une oligarchie qui menace la survie de l'Etat.» Certes, Mme Hanoune s'est réjouie de l'instruction du ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui a instruit le parquet de s'autosaisir lorsque des affaires de corruption sont rendues publiques. Mais pour la conférencière cela reste insuffisant, ce qui l'amène à s'interroger sur le silence du président de la République et du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Un toilettage de l'Exécutif s'impose «Pourquoi le président de la République et le Premier ministre ne font rien ?» se demande-t-elle avant d'inviter Bouteflika à opérer un «toilettage» autour de lui. Selon la patronne du PT, 30% des membres du gouvernement seraient corrompus «d'une manière ou d'une autre». «Nous assistons à une délinquance ministérielle et certains membres du gouvernement doivent déposer leur démission.»