Le gouvernement devrait subir un assainissement global et non partiel, a estimé, hier, la SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune à l'issue de la réunion du bureau politique de son parti. Concernant le dernier remaniement ministériel, tout en affirmant que ce remaniement relève des prérogatives du chef de l'Etat, la patronne du PT n'a pas hésité à critiquer certaines modifications dont celles apportées au ministère des Affaires étrangères. Mme Hanoune a reproché cette « bipolarité dans la politique étrangère », consacrée par l'instauration d'un nouveau département des Affaires maghrébines et africaines de la Coopération internationale en plus du ministère des Affaires étrangères. « On se demande s'il ne va pas y avoir une interférence entre les décisions. Nous avons des appréhensions dans ce sens », a-t-elle commenté. Refusant de mettre « tous les ministres dans le même sac », elle a considéré que la lutte contre « la corruption est l'affaire de tous ». Elle est revenue sur le cas de Nadia Labidi, ex-ministre de la Culture, notant que les accusations portées à son encontre par son parti sont fondées. « On ne s'attaque pas aux ministres propres. Le PT ne prépare aucunement la succession du chef de l'Etat. On l'appelle justement à intervenir dans un but de sauvegarde nationale. Ceux qui veulent se refaire une virginité n'ont qu'à le faire loin du PT. Rien ne va nous arrêter car nous luttons pour l'intérêt de la nation », a-t-elle martelé. Concernant le procès Khalifa, Mme Hanoune a estimé « que chaque personne ayant soutenu Khalifa doit être jugée pour que le peuple soit rassuré de la détermination de l'Etat à lutter contre la corruption ». Elle a profité de l'occasion pour saluer l'ex-PDG de Saïdal, Ali Aoun, qui, selon elle, aurait « dû être auditionné comme témoin et non comme accusé car c'est un responsable intègre ». Le PT, poursuit-elle, est déterminé à combattre « l'oligarchie » incarnée par certaines parties « dont le FCE qui a des visées politiques plus qu'économiques ». Sur un autre registre, elle s'est montrée sceptique par rapport aux modifications apportées au projet de loi sur la santé soumis la semaine dernière au Conseil de gouvernement, considérant que « la gratuité des soins n'a pas été clairement restituée dans ce nouveau texte ».