Un dispositif de signalement des actes de violence à l'égard des enfants sera mis en place avant la fin de l'année en cours, a-t-on appris, hier, auprès du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. « Un projet de dispositif de signalement des actes de violence à l'égard des enfants est en cours d'élaboration par le ministère et sera mis en place avant la fin de l'année », a indiqué la directrice générale de la famille, de la condition de la femme et de la cohésion sociale au ministère, Khadija Laâdjel. Ce dispositif, qui impliquera les secteurs et les associations concernés, « a pour objectif de promouvoir la communication et la coordination entre ces parties et de dénoncer les mauvais traitements à l'égard des enfants victimes de violence », a-t-elle expliqué. La même responsable a précisé qu'« il y a beaucoup d'enfants qui sont maltraités et délaissés mais qui souffrent en silence », ajoutant que ce dispositif qui est en cours d'élaboration avec l'expertise du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), sera un des moyens de renforcement de la mise en œuvre du projet de loi sur la protection de l'enfance. Ce dispositif « permettra d'attirer l'attention sur une situation de violence, par des mécanismes qui seront mobilisés pour cet objectif, notamment à travers le numéro vert 15-27 du ministère de la Solidarité nationale », a-t-elle ajouté. Mme Laâdjel a, en outre, souligné que les différentes formes de violences recensées à l'égard des enfants ne sont pas propres à la société algérienne, notant que le silence « est un acte de complicité ». La même responsable a révélé qu'un sondage d'opinion sur les droits des enfants a été réalisé en 2014 par le ministère, qui a concerné un échantillon de 4.800 enfants à travers les 48 wilayas, « a démontré que 46% des enfants interrogés ne connaissent pas leurs droits ». A cet effet, un guide a été élaboré par le ministère et qui présente des informations simplifiées et d'une manière pédagogique sur les droits de l'enfant, notamment le droit à un nom, à la santé, au loisir et à la protection. Dans ce sens, la même responsable a déploré le manque d'enquêtes sur les situations de violence notamment à l'égard des enfants, soulignant que des études prospectives sont « nécessaires et représentent une source d'informations à la prise de décision ». Par ailleurs, elle a soutenu que « les parents sont responsables en premier lieu de la protection de leurs enfants contre toutes formes de violence et que les associations sont interpellées pour s'impliquer davantage aux côtés des parents et des pouvoirs publics pour l'application des mesures relatives à la protection des enfants ». Médiation familiale : un projet de décret au niveau du SGG Un projet de décret pour organiser la médiation familiale élaboré par le ministère se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement, a annoncé Mme Laâdjel. Il vise à définir les missions du service de la médiation déjà existant à la direction de l'action sociale de chaque wilaya, et a un cadre social et un impact familial. Le projet de ce décret a pour but également de définir les missions du médiateur et les volets de ses interventions afin de garantir la stabilité de la famille, de sécuriser l'environnement de l'enfant et d'assurer sa protection, a-t-elle expliqué. La médiation veillera, en outre, à réunir les conditions d'épanouissement de l'enfant par des actions portant particulièrement sur la stabilité de la famille en intervenant au règlement des conflits familiaux, a précisé la même responsable. Mme Laâdjel a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les actions visant à développer le sens artistique et les pratiques sportives chez les enfants, notamment par des activités culturelles et sportives, en impliquant les parties concernées, à savoir les professionnels, les associations et les autorités locales.