Le nouveau PDAU (plan directeur d'aménagement et d'urbanisme) de la wilaya d'Alger, qui concernera les 57 communes sous tutelle, a été soumis à discussion, hier, par les responsables de la wilaya. L'APW a pris, de son côté, l'initiative de l'enrichir avec les élus, la société civile et les experts en urbanisme lors d'une journée d'étude organisée à Alger. Cette journée à laquelle ont pris part le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, et le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a permis à ces derniers de donner aux experts des orientations sur le nouveau visage urbanistique de la capitale et les contours de son expansion. Le réaménagement de la ville d'Alger est « une préoccupation première du président de la République et des pouvoirs publics d'une manière générale », a souligné Tebboune, rappelant que de gros efforts ont été consentis ces derniers temps avec l'éradication de l'habitat précaire, les actions d'embellissement sur la façade des Sablettes, le réaménagement de l'oued El Harrach, la création d'espaces de détente pour permettre à Alger de retrouver « sa véritable place de ville dans l'espace méditerranéen ». Le ministre a signalé qu'Alger ainsi que toutes les grandes villes du pays, outre le développement démographique, a souffert de la période de terrorisme où elle a fini par jouer un rôle de refuge pour des milliers de personnes qui n'ont pas trouvé mieux que de recourir aux constructions anarchiques. Il s'agit, aujourd'hui, grâce au programme de résorption de l'habitat précaire, souligne-t-il, « d'enlever graduellement tous ces points noirs » dont 150 ont été déjà éradiqués. L'Etat s'est engagé à régler le dossier de l'habitat précaire en 2015-2016 et la crise du logement est « sur le point d'être définitivement réglée », a précisé Tebboune. Il affirme que la pression sur la demande a même baissé, avec les divers programmes de construction de logements lancés mais aussi « suite à la directive du Premier ministre d'accorder des assiettes de terrain aux citoyens dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud ». Pour le ministre, Alger sera ainsi « la seule capitale en Afrique et au Maghreb à ne pas abriter de bidonvilles ». Des règles urbanistiques pour plus tard Mais une fois le dossier de l'habitat précaire réglé, il va falloir qu'on revienne « aux règles de l'urbanisme qui devront s'appliquer dans la discipline et la rigueur ». Il sera question, à ce moment-là, de prendre en charge aussi la question de la rénovation du tissu urbain, du vieux bâti et de La Casbah. La discussion engagée sur le nouveau PDAU intervient au moment où l'on constate « une expansion urbanistique forte à Alger », précisent certains urbanistes, et la question a toujours été de savoir si l'on doit construire sur l'ancien schéma hérité de la colonisation avec des extensions où si l'on adopte plutôt « un plan proprement local ». Alger a déjà son plan d'aménagement qui s'étale de 2015 à 2029 avec notamment les premières réalisations déjà citées, c'est-à-dire les Sablettes et l'oued El Harrach, auxquels s'ajoutent la Grande-Mosquée, le Musée d'Afrique, les projets de délocalisation des sièges de l'APW et l'APN, le port d'Alger, le réaménagement des anciens quartiers. Selon le wali d'Alger, ce sont les bidonvilles dont la plupart ont été éradiqués récemment qui ont été parmi les points noirs qui entravaient la mise en œuvre de pas mal de projets. C'est le cas, aujourd'hui, du bidonville Remli (4.000 habitants) sis à Gué de Constantine qui sera bientôt éradiqué et qui bloque les projets d'aménagement de l'oued El Harrach et du viaduc de l'oued Ouchayeh, selon Abdelkader Zoukh.