Les associations de wilaya participant à une réunion pour la création d'une fédération nationale des malades atteints de sclérose en plaques, organisée hier à Alger, ont lancé un appel pour aider les personnes atteintes par cette maladie à bénéficier de la rééducation fonctionnelle en vue de leur faciliter la vie quotidienne. « Tandis que les traitements de fond sont relativement efficaces conte la sclérose en plaques rémittente, ils n'ont que peu d'effet sur les formes progressives, d'où l'importance de recourir à la rééducation », a affirmé à l'APS le président de l'Association des malades atteints de la sclérose en plaques de la wilaya d'Alger, Ismaïl Kenzoua. L'objectif de la rééducation, a-t-il poursuivi, est de préserver certaines fonctions comme la marche, de réduire les complications (troubles urinaires, spasmes) et d'apprendre à vivre mieux avec un handicap. Selon le Dr Nassima Hichem, neurologue au CHU Mustapha-Pacha, la rééducation est « un volet important de la prise en charge » des malades atteints de la sclérose en plaques. « La rééducation constitue 50% du traitement de cette maladie et parfois même 80% lorsqu'il s'agit des formes sévères ou quand elle atteint un stade avancé », a-t-elle précisé. Reconnaissant les efforts consentis par les pouvoirs publics dans la prise en charge des malades touchés par la sclérose en plaques, notamment dans la mise à disposition de ces derniers des traitements à titre gracieux, le Dr Hichem a insisté sur le dépistage précoce pour ralentir sa progression. « Certes, la sclérose en plaques reste incurable, mais la recherche médicale a quand même permis de trouver des médicaments qui atténuent les symptômes de façon relativement efficace et qui ralentissent sa progression. Plus le traitement est commencé tôt, plus les chances de réduire le nombre de poussées sont élevées », a-t-elle avancé. Pour améliorer la qualité de vie des patients, de nouvelles molécules par voie orale seront introduites prochainement en Algérie, a annoncé le Dr Hichem, soulignant que la prévalence de la sclérose en plaques reste méconnue en Algérie. Néanmoins, elle a estimé qu'elle pourrait être de l'ordre de 20.000 cas eu égard au nombre de malades pris en charge dans les différents services de neurologie au niveau des CHU du pays et qui avoisinerait les 6.000 malades. Les associations de wilaya participant à la réunion de création d'une fédération nationale des malades atteints de la sclérose en plaques ont appelé à l'institution d'un registre national pour une meilleure prise en charge de la maladie en « hausse constante » depuis quelques années. La sclérose en plaques est une maladie neurologique auto-immune chronique du système nerveux central dont les facteurs responsables restent encore inconnus. Elle se propage plus parmi les femmes que les hommes et touche les franges d'âge entre 20 et 45 ans.