Ça grogne chez les éleveurs bovins et les producteurs de lait. Ces derniers dénoncent la cherté des aliments de bétail et réclament la hausse de la subvention de l'Etat fixée, actuellement de 12 DA le litre. Ils demandent également à ce que le litre de lait, qui est de 35 DA (47 DA subvention comprise), passe à 70 DA. Certains éleveurs sont déjà passés à l'acte, à l'image de ceux de la wilaya de Tizi Ouzou qui ont entamé une grève illimitée pour pousser la tutelle à prendre en charge leurs doléances. Toutefois, la même situation est vécue par les éleveurs d'autres wilayas, comme l'a confirmé le président du Comité régional interprofessionnel du lait (Cril), Abdallah Abed. Face à cette situation, le président du comité interprofessionnel du lait (CIL), Mahmoud Benchekor, a soutenu que les revendications des éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou et de l'ensemble de la corporation à travers le territoire national sont légitimes et méritent d'être prises en charge, même s'il conteste la manière avec laquelle ces demandes ont été exprimées. « Nous sommes en train de travailler en collaboration avec la tutelle pour mettre en place les moyens et les dispositions qui peuvent répondre aux attentes des éleveurs », argumente-t-il. Benchekor soutient que la question est sensible car elle touche l'un des volets importants de l'économie. Il a rappelé que l'activité participe activement à la création de richesse et d'emploi. A titre d'exemple, la filière emploie entre 450.000 et 500.000 personnes. Raison pour laquelle, il dira que les éleveurs doivent patienter, en « attendant une solution qui pourrait intervenir avant l'hiver ». Dans cette optique, il a annoncé qu'une rencontre regroupant tous les acteurs de la filière et la tutelle est prévue prochainement. « C'est ce que nous a promis dernièrement le secrétaire général du ministère de l'Agriculture », a-t-il indiqué. Selon lui, il serait question de débattre, lors de cette réunion, de la situation des éleveurs bovins et des points relatifs particulièrement aux prix des produits des aliments de bétail mais aussi discuter de la question des subventions. C'est pourquoi, a-t-il préconisé, les éleveurs n'ont aucun intérêt à précipiter les choses et abandonner leur activité au risque de compromettre leur avenir et celui de la filière. Concernant l'augmentation du prix de lait, Benchekor a indiqué qu'il faut lancer d'abord une étude sur la question. Il a reconnu que le prix actuel n'est pas rémunératif pour les éleveurs face à la cherté des aliments de bétail et du fourrage. Pour ce qui est de l'utilisation du lait en poudre par les transformateurs au lieu du lait cru, Benchekor a précisé que les unités de transformation qui refusent le lait collecté seront sanctionnées et ne recevront plus de poudre de lait.