Des femmes meurent chaque année dans le monde des suites d'un mariage précoce... Le message véhiculé par ce film est la dénonciation de cette pratique qui est toujours en cours au Yémen. Si ce film plaît, c'est parce qu'il est inspiré d'une histoire vraie. Il raconte le combat d'une jeune fille yéménite, mariée à dix ans. En 2008, Nojoud Ali était devenue la plus jeune divorcée au Yémen. Son livre « Moi, Nojoom, 10 ans, divorcée » a été traduit dans 16 langues et vendu dans 35 pays. Cette « jeune mariée » a été terrorisée. Elle est retournée chez elle pour demander de l'aide mais cela n'a pas été le cas. Elle a dû trouver une autre solution. Cette fille a été très courageuse, elle s'est tournée vers la justice pour mettre fin à ce drame. Existe-t-il une loi pour protéger ces filles ? Non. Aucune loi ne les protège. Comment avez-vous convaincu la petite Reham de camper un rôle aussi complexe ? Il convient de savoir que Reham joue pour la première fois. Nous n'avons pas eu des difficultés avec elle. Elle est la nièce de la réalisatrice Khadidja Al Salami. Ce combat, c'est aussi celui de plusieurs femmes dont la réalisatrice. Comment a-t-elle vécu ce tournage ? C'était très dur pour elle. Elle a été victime de cette pratique. En réalisant ce film, Khadidja Al Salami voulait tirer un trait sur son passé. Lorsqu'on vit une expérience très douloureuse, cela nous marque à vie. Elle a vécu, à mon avis, ce film comme un exorcisme. C'était dur de le faire au Yémen. Le sujet est très sensible. Ce premier long métrage est une coproduction franco-émiratie... En effet, nous avons tourné ce film au Yémen, avec des collègues yéménites. Nous avons travaillé dans la clandestinité. Au début, nous ignorions l'histoire du film. Quelles sont les difficultés rencontrées lors du tournage ? D'abord, travailler dans la clandestinité et la peur constante d'être repérés par les intégristes. Mais aussi des problèmes logistiques, entre autres, l'indisponibilité de l'électricité.