Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé, hier, à Johannesburg, que la solution à la situation en Libye devra être « politique, globale et indubitablement libyenne ». En marge des travaux du conseil exécutif de l'Union africaine et lors de la 4e réunion du Groupe international de contact sur la Libye, il a jouté que seule une solution politique peut créer les conditions d'une contribution de la Libye pour assurer une riposte effective à tous les phénomènes sérieux que sont le terrorisme, la migration illégale, le trafic d'armes. Tout en réitérant le soutien de l'Algérie aux populations libyennes, il a appelé à une mobilisation accrue de la communauté internationale. Pour lui, une contribution multiforme est nécessaire pour soutenir la Libye contre la crise à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale. Tout en rappelant que c'est à l'initiative de l'Algérie que le groupe des pays voisins a été opportunément constitué, il a mis en évidence les contacts que l'Algérie a pris avec l'ensemble des sensibilités qui s'expriment dans la société libyenne. Il a rappelé aussi le concours de la diplomatie algérienne qu'a apporté à l'action du représentant spécial des Nations unies, Bernardino Leon, soulignant que les trois séries de réunions de dialogue inter-libyen tenues à Alger entre les chefs de partis politiques libyens ont été significatives en termes de promotion de la compréhension et de la confiance entre les parties prenantes libyennes. « La situation, à ce stade, nécessite un effort de cohérence des démarches et une convergence vers un processus unificateur », estime-t-il. La réconciliation nationale et la mise en place d'un gouvernement de consensus, selon lui, permettront à la Libye de disposer de moyens considérables, y compris financiers, pour jouer un rôle clé dans l'exécution de l'agenda de paix, de sécurité et de développement de l'UE ainsi que dans les préoccupations de la Communauté internationale concernant le terrorisme et les mouvements transfrontaliers des personnes migrantes. Concernant le Mali, il a appelé à la nécessité d'harmoniser les points de vue dans le cadre des discussions sur la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger pour mettre fin à la crise malienne. Pour lui, cette nouvelle étape de négociations est « un travail d'équipe avec des partenaires qui sont tout aussi engagés pour le succès de cet accord. C'est dans cet esprit que l'Algérie va continuer à assumer la présidence du comité de suivi qui comprend toute la médiation internationale, le gouvernement malien et les différentes parties maliennes, et dans cet effort historique pour le Mali et pour la région », indique-t-il en signalant, toutefois, que le comité de suivi ne commencera ses travaux qu'une fois la Coordination des mouvements de l'Azawad aura formellement signé l'accord et dès lors que les mouvements signataires de la plateforme auront signé également le texte (relevé des conclusions) en vue de la mise en œuvre de l'accord, ainsi que le texte portant arrangement sécuritaire pour régler, notamment, le problème de Ménaka et toute situation similaire.