Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de le représenter, aujourd'hui, à l'UA. Il sera accompagné du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Dans la capitale sud-africaine, la délégation algérienne prendra part à toutes les réunions, qu'elles soient restreintes ou regroupant les membres de l'UA. Les ministres des Affaires étrangères de l'organisation continentale, dont Lamamra, ont poursuivi, hier, pour la seconde journée et à huis clos, la préparation du sommet. Parmi les questions discutées : le premier plan décennal de mise en œuvre de l'agenda 2063, le projet de budget de l'Organisation pour l'exercice 2016. Jeudi dernier, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a appelé les membres de l'organisation panafricaine à « être vigilants » pour relever les défis et faire face aux risques qui les attendent sur la voie de la mise en œuvre de l'agenda 2063. Pour mettre en œuvre ce projet qui vise à assurer la prospérité et l'unité du continent, Mme Zuma a invité les responsables à porter attention aux risques internes comme externes, comprenant entre autres les questions de la paix et de la sécurité, ainsi que le risque de ralentissement dans l'intégration, le développement des infrastructures et la diversification des économies. « Plusieurs questions notamment sécuritaires liées au terrorisme, au piratage et au crime transfrontalier seront soumises à la conférence », a déclaré Lamamra. « La situation sécuritaire dans de nombreux pays africains constitue un grand défi pour la stabilité et le développement du continent », relève Mme Zuma avant d'annoncer le lancement du fichier africain d'égalité des genres en tant qu'outil de suivi de l'intégration de la femme dans tous les domaines. Ce fichier, qui devrait réduire la violence et la marginalisation auxquelles fait face la femme en Afrique, se veut un outil de contrôle des gouvernements « pour le suivi de la promotion de la femme en lui permettant de s'intégrer dans le monde du travail », explique Mme Zuma avant d'appeler les dirigeants africains à « assurer un enseignement supérieur régulier » notamment pour les filles et à « se mettre au diapason des pays avancés pour un meilleur transfert du savoir-faire, des connaissances et expériences ». « Sur cette base, dit-elle, les citoyens, notamment les jeunes, pourront utiliser leurs aptitudes pour travailler partout en Afrique, au lieu de songer à l'émigration clandestine ». Pour développer le secteur de la recherche, l'UA lancera en juillet prochain un projet dit « mers et océans ». La présidente de la Commission africaine a salué aussi la création d'un marché commun entre l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe. « Il s'agit d'un premier pas vers la création d'une zone de libre-échange continentale », dit-elle, appelant les dirigeants du continent noir à « mettre fin au périlleux voyage qu'entreprennent des milliers d'Africains vers l'Europe » et ce, en « développant des opportunités sur le continent pour cette jeunesse ».