Photo : Makine F. Le premier centre pour insuffisants rénaux en Algérie et en Afrique du CHU Frantz-Fanon (Blida) sera opérationnel à partir du premier semestre 2011, a annoncé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamal Ould Abbes, en marge du 18e congrès national de néphrologie. Il a assuré que cette infrastructure, d'un coût de 3 milliards DA, sera sur une «référence» au plan continental. Elle sera dotée d'équipements de pointe à même d'assurer les meilleures prestations dont les greffes de reins dans une première étape. «Le centre disposera également d'une salle de conférences de 330 places permettant aux étudiants de contribuer à travers la recherche à la promotion du secteur de la santé», a ajouté le ministre. Il a, en outre, relevé que ce centre, dont la capacité est de 240 lits, sera dirigé par l'actuel président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT), le Pr Tahar Rayane. Afin de veiller sur la «transparence» dans les opérations, loin de toute forme de bureaucratie, une agence nationale de greffe d'organes sera prochainement installée alors qu'une campagne de sensibilisation sur les dons d'organes sera organisée par le ministère. M. Ould Abbes a ensuite annoncé l'acquisition prochaine de 500 nouveaux appareils d'hémodialyse au profit des insuffisants rénaux en précisant que le dossier relatif à la greffe de reins était actuellement en cours d'examen au niveau du Gouvernement. A noter qu'actuelement, 80% des patients souffrant d'insuffisance rénale chronique terminale n'ont pas accès à une transplantation rénale, a indiqué le Pr Tahar Rayane. Le président de la SANDT a ajouté que les patients qui ont atteint le stade de l'insuffisance rénale chronique terminale est de l'ordre de 3.500 à 4.000 nouveaux cas chaque année. Il a relevé qu'actuellement, 100 opérations de greffe de rein sont effectuées chaque année en Algérie, alors que les besoins minimum de ce genre d'opérations sont de l'ordre de 500 greffes par an. Selon lui, «près de 3 millions d'Algériens sont atteints d'insuffisance rénale chronique» mais seulement «50% d'entre eux ignorent qu'ils sont atteints de ce mal». Concernant les malades qui nécessitent une hémodialyse ou une dialyse péritonéale, le Pr Rayane a avancé le chiffre de 13.500 qui sont soignés dans les 265 centres d'hémodialyse répartis sur tout le territoire national. S'agissant du nombre d'insuffisants rénaux ayant bénéficié d'une greffe rénale depuis 1986, date du début des greffes en Algérie, il a indiqué qu'il y a eu 700 greffes, dont 8 à partir de donneurs cadavériques.