Ces lieux naturels demeurent une destination privilégiée des jeûneurs en ce mois sacré. De nombreuses personnes armées de jerricans, de bouteilles, s'y rendent. Une randonnée qui aide à tuer le temps en attendant le f'tour. Pour les promeneurs, ces lieux ne sont autres qu'un havre de paix, car situés en pleine nature, loin de la pollution sonore de la ville. Des lieux féeriques qui suscitent l'admiration de ses visiteurs notamment les enfants qui s'adonnent à leurs jeux préférés et ont tout le loisir de courir et de se dépenser en plein air. Ce qui les change bien de l'étroitesse des logis dans lesquels ils sont confinés durant la période scolaire, et les vacances aidant, ces chérubins s'en donnent alors à cœur joie. Autour de ces points d'eau, se forment de longues files de véhicules qui y stationnent, alors que leurs propriétaires s'agglutinent avec leurs jerricans, bouteilles et autres ustensiles, pour prendre leur part d'eau. On vient à ces sources pour profiter de la fraîcheur et de la beauté de la nature mais surtout pour s'en approvisionner de cet élixir de vie, minéral et sans calcaire. D'ailleurs, certains la considèrent comme un véritable remède, bénéfique pour le mal des reins. Les citoyens sont nombreux à s'étaler sur les lieux, notamment entre les prières d'El Asr et d'El Maghreb. Il y en a même qui s'oublient et sont pris de court avec el adhan qui annonce le moment du f'tour. Mais le rush ne concerne pas que ces sources naturelles. La population locale, du côté d'El Mafrouch par exemple, a une préférence pour le pain traditionnel. Là aussi, il y a foule quotidiennement. La fabrication du pain a également ses adeptes. Aussi des centaines de voitures se suivent depuis les hauteurs de Lalla Setti jusqu'au barrage de Mafrouch, sur environ 6 km. On vient dans cette contrée rurale pour s'approvisionner en galette d'El Frina. Elle est confectionnée avec de l'orge et de la farine. En plus de ce pain, le consommateur trouve aussi des produits naturels tels que du lait frais, des olives, et même des œufs d'oie, de dindon et de perdrix. C'est en fait la même image un peu partout en zone rurale. La campagne est ainsi courtisée pour ses produits bio. On raffole notamment du pain traditionnel que des femmes fabriquent chez elles. Ce qui leur permet d'assurer en cette période de l'année une rentrée d'argent. Les différentes routes qui mènent à ces villages de campagne sont littéralement pris d'assaut. Une animation inhabituelle y règne durant le Ramadhan et même pendant tout l'été pour ces mets faits maison qui sont prisés par les citadins à Tlemcen. C'est le cas du côté des Beni Smiel, Aïn Benian, dans la daïra de Ouled Mimoun, ou dans la région des Beni Snous, où de nombreux automobilistes se rendent pour acheter des légumes frais, tels que le haricot vert et même de la viande rouge provenant de l'abattage clandestin et ce, malgré les appels de sensibilisation pour éviter ce genre d'achat et de consommation.