Le verdict du procès Khalifa Bank sera rendu aujourd'hui par le tribunal criminel de Blida. Après plus d'une semaine de délibération, les membres du jury vont pouvoir prononcer le verdict à l'encontre de l'accusé principal de l'affaire Khalifa Bank, Abdelmoumène Khelifa poursuivi pour « escroquerie, association de malfaiteurs, vol qualifié, faux et usage de faux en écriture bancaire, abus de confiance, trafic d'influence, corruption, détournement de fonds et banqueroute frauduleuse » et contre lequel, le procureur général, Mohamed Zerg Erras, a requis la perpétuité et la saisie de tous ses biens. Le jury devra rendre, également, le verdict concernant 76 accusés, dont 5 sont décédés et 21 ont introduit un pourvoi en cassation, après la jonction de l'affaire avec celle de 2007. Pour ces derniers, le procureur a requis des peines allant de 18 mois à 15 ans de prison. Pour Nasereddine Lazhar, avocat de Rafik Abdelmoumène Khalifa, un travail d'enquête et la récupération des dossiers susceptibles de prouver l'innocence de son client a été fait au préalable. L'avocat, qui avait déposé plainte contre le gouverneur de la Banque d'Algérie et son adjoint Ali Touati ainsi que contre le liquidateur Moncef Badci pour avoir accéléré le processus de faillite de la banque, estime que la peine requise contre son client est très sévère. L'avocat, qui n'écarte pas la possibilité d'un pourvoi en cassation, estime que la justice doit prendre en considération les années de détention provisoire que son client a passées en Grande-Bretagne avant son extradition en Algérie. Réfutant la faillite de son groupe, en particulier Khalifa Bank dont le trou financier avait été estimé à 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale, Khelifa a affirmé la bonne santé financière de ses biens au moment de quitter, en 2003, le territoire national. Il avait assuré l'existence d'un montant de 97 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque et d'un excédent financier d'une valeur de 7 millions d'euros à l'actif de son ancienne compagnie aérienne, Khalifa Airways. Quant aux directeurs des organismes et entreprises publics comme les OPGI, les Caisses de retraite et de la Sécurité sociale, dont certains ont déjà purgé des peines de sept ans de prison ferme, ils ont clamé leur innocence. Les avocats de ces derniers avaient, au cours du procès, présenté des documents justifiant que leurs clients avaient fait des placements à la Khalifa Bank suite aux résolutions des conseils d'administration de leurs organismes. L'audition de l'ensemble des accusés avait permis de lever le voile sur certaines facettes liées à la « banqueroute du siècle », dont le dépôt par de nombreuses entreprises publiques de fonds considérables auprès de Khalifa Bank sans qu'ils ne soient restitués pour la plupart.