Les services de sécurité ont constaté une baisse des accidents mortels de la circulation durant l'année 2015. Toutefois, les chiffres restent alarmants : 1.000 morts sur les lieux des accidents ont été enregistrés par les unités de la protection civile depuis le début de l'année en cours jusqu'à le 20 juin, a indiqué le chargé de communication de la direction générale de la protection civile (DGPC), le lieutenant Nassim Bernaoui, au forum d'El Moudjahid. Au total, 29.345 accidents ont été recensés par la protection civile ayant causé des blessures à 34.575 personnes. Le représentant de la PC a rappelé le plan d'action de son institution qui repose essentiellement sur la prévention et la sensibilisation ciblant principalement les transporteurs de voyageurs et de produits dangereux. De son côté, la Gendarmerie nationale a enregistré, durant les cinq premiers mois, 8.154 accidents qui ont causé la mort de 1.336 personnes soit une baisse de 6,38% par rapport à la même période de l'année passée, selon le directeur du centre d'information et de coordination routières de la GN, le lieutenant-colonel Mouloud Guemat. De même pour les services de police qui ont constaté durant la même période, une baisse de 10% des accidents et des blessés et 2% des morts, a observé le chargé de la prévention routière à la DGSN, le commissaire principal Ahmed Naït El Hocine, sous-directeur à la prévention routière et la circulation. Les deux responsables ont également souligné une baisse « significative » des accidents durant la première semaine du mois de ramadan par rapport à la même période de l'année 2014. Un constat que ne partage pas le représentant de la protection civile qui a précisé que 80 personnes ont péri sur les routes depuis le début du mois sacré. 5.000 infractions constatées par la police de la capitale Les conférenciers ont signalé que plusieurs mesures ont été prises pour faire face à cette forme de violence notamment avec la mise en œuvre en 2014 d'un nouveau dispositif qui consiste en la mobilisation de véhicules banalisés dans les axes routiers. Le représentant de la police a révélé que 5.000 infractions graves ont été constatées grâce à ce mécanisme, dont l'excès de vitesse. « On va renforcer prochainement ce dispositif au niveau de la capitale et le généraliser au niveau des grandes villes du pays », a-t-il annoncé. A une question sur l'implication des véhicules neufs dans les accidents (30%), le représentant de la GN a souligné qu'un « véhicule neuf avec un permis de conduire de moins de 2 ans et un conducteur âgé entre 25 et 29 ans sont les principaux causes des accidents ». La société civile ne s'implique pas assez La présidente de l'association de soutien aux personnes handicapées El Baraka, Flora Bouberghout, a plaidé pour la gratuité des couches adultes pour les handicapés victimes des accidents de la circulation. « Des enfants notamment scolarisés ont besoin de deux couches par jour. Nombre d'entre eux ont dû quitter l'école parce que les couches ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Ces victimes sont issues pour la plupart de familles démunies », a-t-elle souligné. Pour elle, il faut aller vers des mesures urgentes et efficaces pour lutter contre la violence routière. « On ne doit pas rester des spectateurs, il faut agir car ce n'est pas seulement l'affaire des services de sécurité, c'est aussi celle de la société civile qui ne s'implique pas assez », a-elle déploré. La présidente de l'association a également plaidé pour la mise en œuvre du permis de conduire à points. A l'occasion, elle a présenté « la charte du bon conducteur » qui vise à lutter efficacement contre les accidents. Une campagne de sensibilisation a été également lancée sous le thème « Je serais sage à l'école et toi au volant ? ». De son côté, Abdelwahhab Hamadache, expert dans la sécurité routière, a insisté sur le contrôle des auto-écoles en Algérie. « On a une auto-école sinistrée. Le nombre dépasse 9.000 pour 18.000 formateurs. Il est nécessaire d'ouvrir un centre de formation pour ces formateurs », a-t-il recommandé.