Le principe du FPF est simple : les clubs engagés dans les compétitions de l'UEFA ne peuvent dépenser plus que les revenus qu'ils génèrent, sous peine de sanctions qui peuvent aller de restrictions de recrutement, jusqu'à la peine la plus sévère, l'exclusion d'une Coupe d'Europe, comme le Dynamo Moscou, équipe de Mathieu Valbuena, privé d'Europa League pour la saison à venir. Michel Platini, président de l'UEFA, a donné le ton le 20 mai, sur le site de son instance : « L'objectif du fair-play financier reste inchangé. Le fair-play financier va s'inscrire dans la durée. Nous travaillons simplement sur le passage d'une période d'austérité à une période où nous pouvons proposer plus d'opportunités de croissance durable ». Et d'ajouter : « Les accords existants resteront en vigueur. Par conséquent, cela n'aura aucun effet sur les contraintes sportives et les contributions financières ». En clair, si l'agent Mino Raiola demande vraiment 100 millions d'euros pour Paul Pogba (Juventus), le Paris SG, sanctionné dans le cadre du FPF, a très peu de chances de le faire venir. Manchester City, également épinglé dans le cadre du FPF, aura sans doute plus de marge de manœuvre au mercato en raison des droits TV pharaoniques de la Première League. L'UEFA confiante face aux plaintes Concernant le PSG, devenu propriété des Qataris depuis l'été 2011, les experts de l'UEFA ont jugé il y a un an que le contrat géant signé avec QTA, l'office de tourisme du Qatar, ne valait pas 200 millions d'euros mais seulement la moitié, et ont fixé des limites. Soit, principalement, une enveloppe de recrutement autorisée autour de 60 millions d'euros au-delà de laquelle le club de Laurent Blanc doit, pour étoffer son effectif, vendre et acheter des joueurs à même hauteur financière. Les cas du PSG et de Manchester City sont les plus médiatiques. Mais aussi les plus atypiques, car ils cachent le vrai but du FPF qui est d'éviter la banqueroute aux autres clubs européens, qui vivent en majorité au-dessus de leurs moyens. « Lorsque nous avons lancé le processus, les pertes financières s'élevaient à 1,7 milliard d'euros par an. Aujourd'hui, elles avoisinent les 400-500 millions. En peu de temps, le fair-play financier a fonctionné. Il a amélioré la santé financière du football européen et offert aux clubs une base financière bien plus saine », s'est félicité Platini. Les ajustements de Prague étaient prévus de longue date, pour ne pas figer les positions en Europe, et ne sont pas liés aux procédures judiciaires enclenchées par certains opposants au FPF. L'agent de joueurs Daniel Striani, estimant que le FPF limite les transferts, a porté plainte, de même que des fans du PSG et de Manchester City (mais aucun club n'a jamais traîné le FPF en justice). Leur avocat, Me Jean-Louis Dupont, à l'origine de « l'arrêt Bosman », qui a libéralisé le marché des transferts il y a 20 ans, a obtenu la suspension provisoire de la deuxième phase du FPF (prévoyant le passage de 45 à 30 millions d'euros le déficit autorisé des clubs). Mais l'UEFA a fait appel, continuant ainsi à appliquer les règles du FPF, et se dit confiante vis-à-vis de la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) qui devra trancher sur le sujet.