Le ministre de l'Energie et des Mines M. Youcef Yousfi a annoncé, hier à Alger, de nouvelles mesures pour assainir et développer le secteur des Mines, qui accuse «un retard considérable». Intervenant à l'issue de la clôture d'une rencontre nationale des directeurs de wilayas de l'énergie et des mines (DEM), le ministre a déploré le fait que certains des opérateurs étrangers «font tout sauf exploiter correctement nos mines». M. Yousfi a instruit les DME d'inspecter toutes les carrières et mines pour contrôler les conditions d'exploitation et s'assurer de l'application des mesures de sécurité. Déterminé, il a fait remarquer que «nous sommes décidés à arrêter l'exploitation illicite des carrières et des sablières. L'Etat est là, les règlements et les lois, il faut qu'ils soient respectés. Il y a trop de blessés et de morts dans ces carrières», a-t-il affirmé insistant sur le rôle des DEM et de la police des mines. Sur la lancée, le ministre a annoncé l'engagement d'une lutte contre les exploitants fraudeurs, qui donnent de fausses déclarations sur les volumes d'extraction des minerais et leurs prix. «Nous n'allons pas nous contenter de déclarations», a-t-il averti ajoutant que son département procédera à réviser le cahier des charges pour l'exploitation des mines, afin de rendre obligatoires les informations sur les volumes des extractions et leurs prix réels, tout en instruisant les DEM à les déterminer chaque année. Plus explicite, il a indiqué que «l'argent est à l'Etat et l'Etat doit percevoir ce qui lui revient». Il a indiqué, sur la lancée, que ce secteur sera axé sur le renforcement des réserves nationales en minerais par l'application de méthodes modernes pour évaluer le potentiel géologique de l'Algérie. Le secteur minier a bénéficié pour l'exercice 2011 d'une enveloppe financière de 800 millions DA dégagée par l'Etat pour encourager la recherche minière. Il a été décidé dans ce cadre de modifier la loi y afférente pour lui permettre de contribuer à cette recherche. Le ministre a cité dans ce sens l'objectif d'atteindre pour la production de phosphate quelque 5 millions de tonnes par an à court terme. «Nous produisons à peine 1 à 1,5 million de tonnes de phosphate chaque année, alors que nos réserves nous permettent de produire dix fois cette production», a-t-il souligné en précisant que son département conjointement avec le ministère des Ressources en eau discutent actuellement de la possibilité d'installer des usines de traitement de phosphate pour produire des engrais. Sur le plan du renforcement de la distribution des produits pétroliers, le ministre a informé que le gouvernement a donné son accord pour accompagner Naftal dans le développement des capacités de stockage de produits d'hydrocarbures «dont l'objectif est atteindre 30 jours de consommation d'ici à 2020».S'agissant du programme de développement des énergies renouvelables, il sera présenté dans les prochains jours au gouvernement et sa mise en œuvre effective sera entamée en 2011. Il permettra sur les vingt prochaines années de produire 40% des besoins d'électricité de l'Algérie à partir de ces énergies. Concernant la participation de l'Algérie au projet Desertec, le ministre a répondu que «nous travaillons ensemble, dans le domaine des énergies renouvelables, que ce soit avec les Allemands comme avec d'autres partenaires, une fois que nous aurons défini notre programme d'une manière précise». Selon lui, la consommation de l'électricité augmente en moyenne de 6 à 7% chaque année. Au sujet de la pétrochimie, le programme de développement en la matière vise à doubler d'ici 10 à 15 ans les capacités de raffinage de l'Algérie, estimées actuellement à 25 millions de tonnes.