Il est connu de tous que durant la période de Ramadhan, ce mois de piété et surtout de solidarité, l'Algérien ne lésine pas sur les moyens pour venir en aide aux autres. Charitable et solidaire, il n'est jamais insensible devant le malheur des autres, particulièrement ceux que la vie n'a pas gâtés. A Tizi Ouzou, cet état d'esprit nous l'enregistrons chaque jour que Dieu fait. Outre le fait qu'il donne aux plus démunis, le Tizi-Ouzéen ne manque pas d'exprimer aussi sa générosité envers les malades, comme en témoignent ces virées au niveau des structures sanitaires qui font le plein de visiteurs, avant et après la rupture du jeûne, pour réconforter et soulager, ne serait-ce moralement, ceux qui vivent, la mort dans l'âme, leur absence autour de la meïda familiale et la chaude chorba préparée avec soin par la maman ou l'épouse. Ces citoyens ne manquent pas ainsi d'apporter réconfort et soutien moral. Ils n'oublient pas non plus ceux qui sont appelés à subir des interventions chirurgicales ou les accidentés de la route nécessitant beaucoup de sang pour leur sauver la vie. Et les accidents en cette période de Ramadhan, ce n'est pas ce qui manque. A Tizi Ouzou, les citoyens affluent vers le camion mobile, spécialement aménagé pour les prélèvements sanguins, du service de transfusion sanguine (CTS) du CHU Nédir-Mohamed, installé au niveau du rond-point central bien avant le début du mois sacré. Mais l'affluence est plus importante depuis le second jour du Ramadhan. Chaque soir se forme une longue file d'attente d'hommes et de femmes de tous âges ayant dépassé la majorité, s'apprêtant à faire un don de sang. « Chaque soir, elles sont entre 25 et 30 personnes à attendre leur tour pour qu'on leur fasse un prélèvement », dit une infirmière qui assure l'accueil. Une technicienne de la santé ne manque pas aussi d'exprimer sa gratitude envers tous ces généreux donneurs. « Ce n'est pas croyable comme l'Algérien est solidaire en se présentant à chaque fois à notre camion à attendre patiemment son tour pour offrir un peu de son sang. » « Pour moi, donner un peu de sang est devenu un rituel. Et elles sont nombreuses les personnes que je connais qui font comme moi, nous dira un trentenaire rencontré sur place. Pour lui, « sauver une vie n'a pas de prix », ajoutera-t-il encore non sans conclure : « Nul n'est à l'abri d'un besoin en sang. C'est pourquoi j'en appelle aux âmes charitables pour en faire de même en donnant du sang pour des vies qui pourraient être celles de leurs proches. » A Tizi Ouzou, on n'exprime pas seulement sa solidarité et sa générosité par des dons et couffins alimentaires aux plus démunis, mais aussi aux plus riches dès lors que leur vie est en péril et qu'une goutte de sang offerte par un anonyme pourrait sauver. Avec cette moyenne de 25 pochettes de sang collectées, la banque du sang du CTS fait quelque peu le plein de « ses coffres ».