«Chaque pays a le droit d'entraîner son armée pour les besoins de sa défense». La péninsule coréenne est en effervescence, après l'annonce par Séoul de mener la fin du mois en cours des exercices militaires d'artillerie à munitions réelles. Le ministère de la Défense a affirmé qu'il n'y a pas eu «de changement du déroulement de ces manœuvres», en dépit de l'appel lancé par Moscou et la Chine à toutes les parties de faire preuve de retenue. Pyongyang promet de riposter. «Une deuxième et une troisième frappes d'autodéfense, imprévisibles, seront déclenchées si le Sud mène ses exercices à tirs réels», a mis en garde l'armée nord-coréenne dans un communiqué rendu public, ajoutant que l'intensité et la portée des frappes seront plus grandes que le 23 novembre dernier. Les Etats-Unis qui dépêcheront une vingtaine de militaires pour une assistance technique à la marine sud-coréenne calment le jeu. «Les manœuvres militaires sud-coréennes ne menacent pas la Corée du Nord», a affirmé Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat, en visite dans la capitale nord-coréenne. «Chaque pays a le droit d'entraîner son armée pour les besoins de sa défense et des exercices de routine qui ont déjà eu lieu dans le passé ne constitueront pas une menace contre la Corée du Nord», a-t-il dit, appelant Pyongyang à ne pas en tirer le prétexte de nouvelles provocations. Bill Richardson, le gouverneur du Nouveau-Mexique, a appelé les responsables nord-coréens à faire preuve d'une «extrême retenue» avec la Corée du Sud au cours d'une visite à Pyongyang. Il a affirmé qu'il a demandé aux Nord-Coréens de laisser leurs voisins procéder à des exercices d'artillerie. Le gouverneur américain qui a été «très ferme» avec les responsables nord-coréens des Affaires étrangères a réussi à faire «de petits progrès». La Chine qui a qualifié la situation d'«extrêmement précaire et sensible», appelle les deux pays à discuter pour apaiser les tensions et résoudre de manière pacifique les problèmes dans la région. Zhang Zhijun, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a convoqué l'ambassadeur sud-coréen à Pékin et lui a fait part de l'inquiétude et de la préoccupation de son pays quant à une éventuelle escalade de la violence. Si des conflits venaient à éclater, a-t-il mis en garde, les pays voisins et leurs habitants en pâtiraient.