Une enquête a été lancée récemment par le ministère du Commerce visant la mise en place d'un fichier national des importateurs afin d'assainir cette activité qui compte près de 43.000 opérateurs. Menée par la Direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes du ministère, cette enquête permettra d'établir un fichier devant identifier les importateurs, la nature de leurs activités (type de produits importés) et leur nationalité. Ce fichier de statistiques et d'informations va également permettre au ministère du Commerce, aux Douanes et à la Direction générale des impôts d'accéder à toutes les informations relatives aux importateurs pour en assurer un meilleur contrôle. Vu le grand nombre d'opérateurs que compte cette activité, l'enquête pourra durer une année. Interrogé sur la mise en pratique des futures licences d'importation, Benyounès a fait savoir que, lors d'une réunion tenue récemment avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ce dernier a particulièrement insisté sur la « transparence » qui doit guider la délivrance de ces licences. Quant à la liste des produits concernés par ce nouveau dispositif, elle sera élaborée par un comité interministériel présidé par son département ministériel et composé des ministères des Finances, de l'Industrie et des Mines, et de l'Agriculture et du Développement rural, sachant que ce comité sera également chargé de délivrer ces licences. La priorité d'octroi de ces licences sera accordée aux producteurs qui voudront importer le différentiel non produit localement. Quant à la tendance baissière de la facture des importations constatée depuis le début de l'année après avoir connu une hausse vertigineuse, Benyounès soutient que « c'est aussi le résultat de travail en étroite collaboration avec les services des douanes et des impôts. Nous regardons de plus près les importations, nous convoquons même les importateurs et nous lançons des enquêtes ». Par ailleurs, afin d'interdire l'entrée, sur le territoire national, des produits contrefaits qui font généralement l'objet de la surfacturation, un groupe de travail, composé des services des ministères du Commerce et des Finances (douanes et impôts), sera chargé de mettre en place un système de contrôle dans le pays de provenance des marchandises. Pour ce qui est du commerce informel, le ministre fait savoir que de nouvelles dispositions, en discussion actuellement au niveau du gouvernement, seront prises pour résorber ce phénomène. Ces dispositions seront annoncées une fois avalisées par le président de la République. Pour le ministre, l'Algérie est doublement perdante face à ce fléau, et ce, de par la surfacturation en matière du commerce international et de par les produits contrefaits qui menacent l'industrie du pays, sans compter la perte d'emplois.