Prise en étau entre la menace terroriste et la contestation kurde, la Turquie subit de plein fouet le retour de flamme de la tragédie syrienne. Elle a été la cible, pour la première fois, d'un attentat sanglant (32 morts et 100 blessés) qui a frappé le centre culturel de la ville de Suruç (Sud), près de la Syrie. Bien évidemment, la communauté kurde en Turquie et en Syrie, mobilisée pour la reconstruction de la ville de Kobané reconquise, est visée. Un suspect a déjà été identifié. En représailles également contre « l'engagement de la Turquie dans la lutte contre le terrorisme », selon le quotidien progouvernemental Sabah, la piste de Daech est privilégiée. Ankara, en rupture avec la posture de la complaisance avec Daech tant décriée, a été rattrapée par le conflit qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes. Le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a mis en cause la responsabilité du groupe terroriste et promis de renforcer les mesures de sécurité. Une série d'opérations, visant pour la première fois les filières de recrutement qui opèrent sur son sol et permettent le passage illégal, via son territoire, de nombreuses recrues, notamment étrangères, vers le « front » syrien, sont menées.