Dans une interview accordée à quelques organes de la presse nationale, à partir de Paris où il se trouvait pour des consultations politiques bilatérales avec son homologue français, Lamamra a déclaré que « cette sortie est malvenue ». Il a ajouté qu'il était « tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir si la pensée coloniale que l'histoire a complètement disqualifiée ne serait pas en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie ». Interrogé, par ailleurs, sur sa visite à Paris, le chef de la diplomatie algérienne a précisé qu'elle s'inscrivait dans le cadre du suivi des orientations que les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande ont données aux deux ministres lors de leur rencontre le 15 juin dernier à Alger. « Ces orientations portent, à la fois, sur la gestion des dossiers de coopération économique entre les deux pays et la poursuite des consultations politiques sur plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun telles que la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, les efforts tendant à la réconciliation et à la paix en Libye, ainsi que la situation en Palestine et dans le monde arabe et la lutte contre le terrorisme », a-t-il précisé. Lamamra a, en outre, indiqué avoir abordé avec son homologue français Laurent Fabius des questions liées à la circulation des personnes entre les deux pays. Il a souligné, à cet égard, avoir reçu des assurances que « les autorités françaises compétentes sont activement saisies de la question et que des instructions sont données aux services et aux organes concernés afin de veiller à ce que les circonstances particulières liées à la délivrance des passeports biométriques aux citoyens algériens ne soient pas marquées par des entraves à l'occasion de leur déplacement dans les prochains mois ». « J'ai bon espoir que ces questions soient traitées avec le souci d'éviter des désagréments inutiles et indus aux voyageurs dans les deux sens », a-t-il ajouté. Par ailleurs, Lamamra, qui a participé à Paris à des consultations informelles préparatoires à la COP 21, a estimé qu'« à ce stade de la préparation, la COP 21 est, à mon sens, une initiative bien avisée ». « Le processus technique de la négociation, que président l'Algérie et les USA, est en bonne voie mais il est approprié et opportun que des questions politiques fondamentales, qui conditionnent le succès du sommet de Paris, soient traitées d'ores et déjà à un niveau ministériel », a affirmé Lamamra. « L'exercice qui vient d'avoir lieu (les consultations préparatoires) est de ce point de vue très prometteur parce qu'il a jeté les bases de compromis possibles sur des questions-clés telles que la différenciation des obligations des pays développés et de celles des pays en voie de développement, de l'adaptation des énergies renouvelables pour répondre aux défis de la réduction des gaz à effet de serre ou encore les questions de financement et de transfert de technologie au bénéfice des pays en voie de développement et plus particulièrement les pays africains », a-t-il poursuivi. Pour Lamamra, il s'agira de poursuivre ces efforts au niveau des ministres comme au niveau des experts « pour pouvoir mettre progressivement en place une base consensuelle de négociation sur laquelle les chefs d'Etat et de gouvernement bâtiront un nouveau régime climatique international qui engagera l'avenir de l'humanité pour les prochaines décennies ». « L'Algérie, qui dispose de nombreux atouts tant en ce qui concerne le gaz naturel que s'agissant des capacités en matière d'énergies renouvelables, entend apporter une contribution significative à cette œuvre de grande envergure », a-t-il conclu.