Les joueurs étrangers déjà en poste au sein de leurs clubs respectifs pourront honorer leur contrat jusqu'à leur terme avant de plier bagage et partir sous d'autres cieux. Dans le communiqué rendu public dimanche dernier sur le site officiel de la FAF, le bureau fédéral a expliqué que cette décision a été prise « compte tenu des difficultés financières, de l'impossibilité d'obtenir des devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers », déplorant « les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux ». Des arguments loin d'être convaincants d'autant qu'ils sont en totale contradiction avec les règles et lois régissant le professionnalisme où la libre circulation et les mouvements des joueurs étrangers sont légion. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe dans les plus grands championnats professionnels de la planète. Ce professionnalisme qu'on a imposé à nos clubs en dépit du fait que la plupart d'entre eux, pour ne pas dire la quasi-totalité, se débattent dans une crise financière qui ne dit pas son nom. Sur le papier, les clubs professionnels n'ont plus le droit aux subventions de l'Etat, ni à la donation des entreprises publiques du moment qu'ils sont érigés en SPA, constituant ainsi un désengagement de l'Etat en matière de financement, d'une part, et l'engagement du club au caractère purement commercial (article 544 du code du commerce, qui stipule que le caractère commercial d'une société est déterminé par sa forme et son objet). Mais en réalité, l'Etat continue à financer les clubs soi-disant professionnels à travers les subventions allouées chaque année par les APC et les wilayas. Pourquoi n'a-t-on pas le courage et l'audace d'affirmer que l'Algérie n'est pas encore prête pour instaurer le professionnalisme même si ce dernier est un passage obligé, imposé par la Fifa ? Ce n'est certainement pas en bloquant le recrutement de joueurs étrangers que l'on arrivera à limiter les dépenses et mettre fin aux « agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux ». En adoptant une telle décision, la FAF a-t-elle pensé à notre football, aux clubs en particulier dont la force de frappe, pour la plupart, est constituée, justement, par ces joueurs étrangers ? Où est la DNCG dans cette histoire ? A travers le même communiqué du bureau fédéral appelant également les clubs professionnels à « revoir leur effectif de manière à faire des économies », notant au passage que « le nombre de joueurs non utilisés ne cesse d'augmenter rendant la masse salariale exorbitante », la FAF cherche visiblement à instaurer une sorte de fair-play financier dans notre championnat. Si cela est vraiment le cas, pourquoi n'évoque-t-on pas les sommes astronomiques déboursées par nos clubs, notamment dans le recrutement et dans les salaires pouvant atteindre les 400 millions de centimes pour certains joueurs ? Là aussi, on se demande que fait la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), présidée par le vice-président de la FAF, Mohamed Mecherara, dont la structure est censée aider les clubs à mettre en place la meilleure organisation comptable et financière, agir en tant que conseil pour l'organisation juridique et administrative des clubs professionnels et veiller à l'application de la transparence dans la gestion financière et au fair-play financier. D'ailleurs, l'on se rappelle de cette déclaration faite par Mecherara au lendemain de son installation à la tête de la DNCG : « On doit procéder au contrôle des clubs avant le début de chaque saison, pour voir si le club est apte financièrement et s'il a les moyens nécessaires pour participer au championnat professionnel algérien. »