Les clubs du championnat de Ligue1 sont tous en situation de faillite financière, selon le procès-verbal du conseil d'administration de la LFP. Un constat grave, en l'an quatre de l'instauration du professionnalisme en Algérie. «L'analyse des documents parvenus à la Ligue révèle que tous les clubs se trouvent dans un état de solvabilité négative», lit-on dans le procès-verbal de la LFP. «Leur situation financière est devenue préoccupante voire alarmante, ce qui place toutes ces sociétés dans une position de faillite», est-il mentionné. A ce propos, le président de la Ligue, Mahfoud Kerbadj, affirme avoir prévu de présenter une communication lors de la prochaine réunion du bureau fédéral, afin de remédier à une situation préoccupante pour le football algérien. Par ailleurs et selon le PV du Conseil d'administration de la LFP, le ministère des Sports a décidé de procéder prochainement à une opération de contrôle des finances des clubs. La LFP procédera lors de sa prochaine réunion, à un tirage au sort des clubs pour fixer l'ordre de passage de la délégation ministérielle, est-il souligné. Il faut relever que la situation financière des clubs demeure paradoxale quand on sait que ces mêmes clubs, érigés en société par actions à caractère sportif, perçoivent à chaque fois des subventions et des aides de l'Etat. L'argent dégagé pour le développement du football dans le cadre du professionnalisme a été détourné par les clubs au vu et au su de la FAF et du ministère de tutelle. A titre d'exemple, les enveloppes financières dégagées par l'Etat au profit des clubs pour l'achat d'autobus ont été détournées par certains clubs. Cet argent a été utilisé pour le paiement des salaires et des primes des joueurs sans que la FAF et le ministère des Sports n'interviennent. Aujourd'hui les clubs sont en banqueroute et cette situation était prévisible dans la mesure où la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs de football (DNCG) qui devait être créée par la FAF, n'a jamais vu le jour. Une direction que devait diriger l'ancien président de la Ligue nationale de football et expert-comptable, Mohamed Mecherara. Voyant la catastrophe venir, Mecherara avait anticipé et s'était retiré des affaires du football et de la FAF. Le temps lui aura donné raison. En fait, le rôle de la DNCG ne se limite pas à contrôler les clubs, mais aussi à les aider et les accompagner dans le cadre de l'instauration du professionnalisme et de la mise en place d'une gestion saine, rigoureuse et transparente. Mais pour des raisons subjectives, complaisantes et électoralistes, les dirigeants de clubs ont tout fait pour empêcher la mise en place de la DNCG, ce qui leur a permis de continuer de gérer de manière hasardeuse, pour ne pas dire douteuse, les clubs. Aujourd'hui, l'instauration du professionnalisme est synonyme d'argent englouti par les clubs. La LFP qui a laissé faire s'étonne de la situation de banqueroute de ces mêmes clubs. Le ministère des Sports a également décidé de contrôler des clubs qu'il a gracieusement subventionnés. Il s'agit d'un projet grandiose décidé par le président de la République pour professionnaliser le football algérien. Il faut reconnaitre que c'est un projet qui était grand pour la FAF et le MJS dont l'échec est patent. En termes plus clairs, le football et le sport algériens ont besoin d'une véritable réforme avec de nouveaux dirigeants.