Nora Hamdi est en ce moment et depuis quelques semaines dans le pays de ses parents. Elle y vient pour la troisième fois, dans un désir ardent de faire connaissance avec la terre de ses ancêtres, de re-découvrir ses origines et enfin de se familiariser avec les siens. Tous les siens. Voyage et enracinement. La jeune auteure revient sur les traces de sa mère maquisarde et se rend dans le village qui l'a enfantée et l'a vue grandir. Qui l'a aussi menée sur le chemin du combat révolutionnaire, pour en connaître le goût du sacrifice mêlé au parfum des olives que la maman, des années plus tard, est revenue humer dans le giron de Ighil Ouzagagh dans les tréfonds maquisards de Sidi Ali Bounab. C'est de là que tout est parti pour la mère et la fille qui se sont retrouvées par l'oralité et l'écriture aux détours des chemins escarpés de la montagne.Le livre est aujourd'hui là et Nora est venue en faire sa promotion. Des ventes dédicaces, à la librairie Tiers-Monde, samedi dernier, au Feliv (Festival du livre de jeunesse) cette semaine. Mais pas que. Puisque Nora est venue aussi pour prospecter et éventuellement dénicher un casting pour le film qu'elle en tire dans une adaptation. C'est fait désormais. C'est à Tizi Ouzou que cela est rendu possible. Avec l'aide de l'Aarc (Agence algérienne pour l'art et la culture) ce projet s'est concrétisé à la villa Abdellatif autour d'une résidence d'écriture. Et puis encore cette rencontre avec le public à la cinémathèque algérienne, sise à Alger où elle a animé un débat après la projection, pour la première fois en Algérie, de son premier film « Des Poupées et des anges », lui aussi conçu dans l'adaptation d'une écriture partie de cette passion pour le pictural autour de graffitis, d'où est partie la conception de cette fiction. Et comme elle a un rapport intime avec le quotidien des Maghrébins, puisque l'histoire tourne autour de deux filles du Maghreb, à la thématique sociétale féminine, des difficultés de porter ce projet à maturité sur écran, refusé par les producteurs, Nora décide de faire cavalier seul et s'engage dans le cinéma pour mener à terme son travail. Et c'est en écrivant le scénario, qu'elle transforme le film en livre. Et là succès assuré. Et l'ambition de cette écrivaine est de voir jouer cette histoire qui concerne « toutes les femmes disparues, oubliées de la guerre d'Algérie ». Car, il faut savoir que Nora Hamdi à plus d'une passion dans le cœur et l'esprit. Elle est à la fois artiste plasticienne, après des études dans deux écoles d'arts plastiques en France où elle est venue au monde, en occupant le milieu d'une fratrie de 12 enfants -six filles et six garçons-. La jeune femme, née à la fin des années 1960, s'engage dans d'autres créneaux et continue d'écrire. Depuis dix ans, elle en est à son cinquième livre. Le sixième est en chantier. C'est une fiction à consonance politique qui traite d'un sujet actuel l'islamophobie. Et même si elle est aussi femme de cinéma, elle se dit plutôt écriture, elle qui a beaucoup lu, d'où ce penchant assurément, parole d'écrivaine !