Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui a sillonné un par un les boxes réservés aux exposants, interviendra auprès des artistes pour les inciter à s'intégrer davantage dans le paysage artistique local. Et justement, pour Mihoubi, la manifestation culturelle arabe est une occasion à saisir, à condition que chaque artiste se distingue à travers ses créations. « Les artistes locaux sont appelés à faire valoir leurs perspectives et leurs innovations. Dans cette optique, je suggère d'exploiter au maximum les infrastructures réalisées dans le cadre de la manifestation et, de notre côté, nous serrons disposés à accompagner efficacement toutes les bonnes volontés dans la promotion de leurs travaux à l'échelle nationale et même mondiale », soutient Mihoubi Le ministre ne s'est pas empêché de témoigner sa satisfaction quant aux travaux présentés. Il dira : « Ces tableaux représentent des expériences réussies et inédites, et expriment toute la richesse de notre patrimoine national, et ce, à travers une nouvelle génération qui s'affirme et innove en recourant à de multiples matériaux, à des modes et des styles divers. Je laisserai plutôt le soin aux spécialistes de juger la qualité des peintures même si je cerne un tant soit peu cet art. » Les trente-sept artistes concernés ont été choisis rigoureusement par sélection. 127 artistes ont déposé leurs candidatures, comme l'explique le président du jury, Ammar Allalouche. « C'est un grand événement, il faut continuer sur cette lancée. L'exposition a réuni plusieurs sensibilités et révèle la volonté des artistes de s'immiscer davantage dans la vie artistique d'une manière générale. Les créateurs sont capables de s'investir, de traiter et d'aimer toutes les couleurs de l'univers. Constantine est une ville millénaire qui mérite d'être hissée comme capitale de la culture. C'est de notre devoir de soutenir cela, nous faisons de la culture pour pouvoir avancer et créer un climat de prospérité. Constantine est une ville qui a vu naître les religions monothéistes et qui a joué un rôle extraordinaire dans l'histoire et le patrimoine. Les artistes doivent donc s'unir, se connaître et franchir tous les obstacles, la volonté existe, il faut donner à l'artiste l'occasion de s'exprimer et c'est ce que nous avons fait. Nous avons imposé aux candidats de présenter leurs travaux achevés entre 2012 et 2015, nous les avons ainsi poussés à travailler. Chaque artiste devait nous ramener dix tableaux lesquels ont été triés pour en garder les meilleurs. Nous avons aussi mis de côté la mosaïque, la calligraphie, la miniature ou la sculpture, car le concours s'adresse uniquement aux peintres », dira-t-il. Le jury est, quant à lui, composé d'artistes peintres et de critiques d'art. Outre le président Allalouche, on citera les noms des quatre autres membres : Mohamed Massen, Saddek Amine-Khodja, Ali El Hadj Tahar, et Sadek Rahim. Quant aux artistes qui ont eu le privilège d'être retenus, on citera des noms connus tels que Hacene Boudraa, Farida Benmahmoud, Bendali Hacine Chafika, Mimia Lichani et Mouloud Kara. La nouvelle génération est également représentée à travers les jeunes Saâdi Samir, Mahiddine Sofiane, Faïza Madi, Samira Filali et Anouar Aboussalih. Enfin, un hommage a été rendu à trois artistes décédés dernièrement et dont les toiles ont été exposées. Il s'agit de Fatiha Nacer décédée en 2012, Mohamed Salah Ghemire et Mohamed Boulekroune, membre fondateur du groupe le « Rocher ».