Soleil et mer s'accompagnent, souvent, d'un autre rituel de vacances : le tatouage éphémère à base de henné. Aux abords des plages et des lieux touristiques, cette nouvelle mode séduit de plus en plus les jeunes. « Avec ce type de tatouage, on est assuré de ne ressentir aucune douleur et, surtout, il n'y a aucun danger. En quelques jours seulement, le tatouage s'efface et on peut en faire un nouveau », explique Aghilés, un jeune étudiant. Quant à Lyna, elle considère le tatouage comme un accessoire pour égayer ses tenues. « Le tatouage temporaire est vraiment l'accessoire de mode de l'été à avoir. » Gare cependant à succomber à ce phénomène qui est loin d'être sans danger, comme le fait savoir le Dr Bouzidi Kamel, dermatologue et vénérologue. Ces dessins peuvent être à l'origine de graves réactions allergiques. Le henné naturel, dont la couleur varie du marron à l'orange, est inoffensif. Mais pour renforcer sa couleur et augmenter la longévité du tatouage, certains tatoueurs y ajoutent de la paraphénylène diamine (PPD), une substance interdite dans les cosmétiques, à l'exception des colorants capillaires, afin de donner une couleur noire aux tatouages et d'augmenter leur longévité. « Je reçois fréquemment des cas d'eczéma de contact (eczéma allergique) dus au tatouage au henné noir, surtout pendant la saison estivale », souligne le Dr Bouzidi. « La zone tatouée enfle, rougit, des démangeaisons apparaissent et l'eczéma de contact vient prendre la forme du motif initialement tatoué ou s'étend à la zone avoisinante, au point de nécessiter une prise en charge médicale urgente. Ces réactions peuvent survenir quelques heures, voire plusieurs semaines après la réalisation du tatouage », prévient-il. Ce genre de mésaventure a été vécu par Lynda. « Il y a maintenant 3 ans, je suis partie en vacances avec ma famille. Un monsieur proposait de faire de jolis tatouages temporaires au henné noir. Pour me faire plaisir, mes parents ont accepté de me faire tatouer le bras. Un mois plus tard, je me retrouve avec un bras brûlé et des cloques. Il m'était impossible de le bouger sans souffrir », témoigne-t-elle. Le traitement nécessite l'avis d'un spécialiste qui, le plus souvent, utilisera une crème contenant de la cortisone. « Dès que vous sentez des démangeaisons, il faut aller voir un dermatologue sur le champ. Celui-ci vous prescrira un traitement antihistaminique et des corticoïdes », explique le Dr Bouzidi. Le mieux est donc d'éviter les tatouages proposés dans les stations balnéaires ou sur les marchés. « Si vous voyez des jeunes se balader avec des seringues sur la plage, c'est vraiment déconseillé », affirme le Dr Bouzidi. Il peut y avoir des risques purement sanitaires lors de la réalisation d'un tatouage. « La réutilisation du même matériel sur plusieurs personnes sans les stériliser ou les changer engendre des infections par le virus de l'hépatite C. » Bien évidemment, ces tatouages ne doivent jamais être réalisés sur des enfants.